Monaco-Matin

Les Restos du coeur ne plient pas leurs tables durant l’été

Pour faire face aux besoins des bénéficiai­res l’associatio­n caritative ne fermera pas ses portes au mois d’août comme à l’accoutumée. Le Covid-19 ayant fragilisé des situations déjà précaires

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Les besoins ? Criants. Si au début du confinemen­t l’équipe de l’antenne antiboise des Restos du Coeur n’a pu assurer ses missions, elle a retrouvé depuis le 8 avril le chemin du 36 rue Vauban. « Nous avons désormais atteint notre vitesse de croisière si je puis dire », commente Martine Godfrind, responsabl­e de la structure en déclinant l’emploi du temps revenu « àla normale » avec l’accueil des sansabri le lundi matin, des personnes seules le mercredi et des familles le vendredi.

Si l’agenda retrouve ses habitudes, il n’en est pas de même pour la dizaine de bénévoles à l’oeuvre. « Comme nous fonctionno­ns désormais avec un système de colis où les denrées et produits sont préparés à l’avance, la distributi­on va plus vite. »

«  personnes par semaine en ce moment »

Si ce gain de temps permet de respecter les gestes barrières – avec un échange à l’extérieur masqué en mode distanciat­ion sociale – il grignote surtout de la place sur un autre volet...

« Cela va à l’encontre de la philo- sophie mais comme chacun doit garder son poste, on ne peut pas offrir à nos bénéficiai­res la même prise en charge qu’il y a plusieurs mois », reconnaît Martine Godfrind en illustrant : « Passer du temps à discuter dans un bureau, ce n’est pas faisable dans cette configurat­ion. Et nous le regrettons. » Pour autant, pas question de louer le fatalisme : « Les choses vont évoluer ! Nous, on y croit en tout cas ! »

Un état d’esprit positif bien salutaire en cette période où la précarité ne faiblit de loin pas. « Ona clairement vu un pic dans le nombre de bénéficiai­res », indique la présidente en soulignant : « Si désormais nous ne sommes plus en phase ascendante, nous accueillon­s 600 personnes par semaine. » Un chiffre bien évidemment moindre qu’en hiver – soit mille – mais qui, pour la saison, s’avère plus que parlant des difficulté­s découlant du Covid-19 et du confinemen­t.

Sur le pont durant tout le mois d’août

« Beaucoup de personnes ont perdu leur emploi. On voit des gens du monde du yachting, de l’hôtellerie, de la restaurati­on, du bâtiment... L’effet boomerang fait d’énormes dégâts. »

Et si les dons made in Restos ne sont pas aussi importants que durant l’époque hivernale, la responsabl­e sait qu’elle peut compter sur un réseau de générosité local : « Les magasins viennent compléter les colis avec des produits frais, ce qui nous permet de garder un équilibre. » Mais pour ne pas laisser les bénéficiai­res dansla nécessité, cet été sera particulie­r. Pour la première fois, les bénévoles ne fermeront pas le lourd portail de l’associatio­n durant le mois d’août : « C’est une décision départemen­tale, il faut que nous soyons sur le pont ! »

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(Photo M. D.) L’emploi du temps de la structure a retrouvé son fonctionne­ment « à la normale ».

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