SEPT MENSONGES
Dans sa novella parue début juin, la « reine du polar scandinave », Camilla Läckberg, délaisse son héroïne fétiche, Erica Falck, et s’intéresse à trois femmes prisonnières de leur mariage, chacune de manière différente.
Ingrid Steen qui s’est mise entre parenthèses pour que son mari ait la carrière dont il rêvait, découvre qu’il la trompe allégrement… Victoria « Sept mensonges est l’histoire glaçante de ce qui arrive quand l’amitié devient obsession. » Voilà l’analyse d’Harlan Coben à propos du premier polar d’Elizabeth Kay, éditrice à Londres. Après avoir publié ceux des autres, elle nous partage ses écrits et on ne peut que l’en féliciter, tant l’histoire de Jane et Marnie, inséparables depuis l’enfance, nous happe et nous obsède…
D’abord, en le prenant en main, avant même de vous laisser prendre par cette redoutable intrigue, c’est l’objet qui vous séduira. Les pages sont découpées de manière à former un onglet pour chacun des mensonges dits par Jane
Brunberg a quitté la Russie, changé de prénom (elle s’appelle Volkova en réalité) pour la promesse d’un mariage heureux auprès de Malte, mais, depuis, son quotidien n’est fait que d’humiliations et de privations… Enfin, Birgitta Nilsson subit depuis de longues années les coups de sang et de poing de son mari, avec pour seul objectif de maintenir un foyer pour ses garçons. Mais ils sont grands à Marnie. Infime pour le premier, de ceux qui semblent sans importance ni conséquences, mais qui en appelle d’autres, toujours plus gros et terribles que les précédents, donnant une tonalité plus que trouble à ce qui avait commencé comme une véritable et belle amitié. Et qui aboutira même à un meurtre, là aussi enfoui sous d’odieux mensonges et manipulations...
On a tellement adoré ce livre que nous lui décernons le titre honorifique de thriller psychologique de l’été !
On laisse le mot de la fin à deux grandes dames du polar tourmenté qui trouve ce livre
« intimement troublant et terriblement insidieux » pour Lisa Gardner et « absolument brillant » pour Claire Mackintosh. Et l’on partage pleinement leurs avis. NATHALIE RICCI maintenant et elle se sait atteinte d’une maladie qui va la tuer… Bien décidées à ne plus se laisser faire, toutes trois échangent sur un forum Internet, en viennent à la conclusion que sans bourreau, il n’y a plus de victime et imaginent trois meurtres parfaits, qui leur rendraient leurs libertés. C’est sans doute immoral, mais on ne peut pas s’empêcher d’être de leur côté ! N. R.