Monaco-Matin

Hyères retire des réseaux une pub touristiqu­e décalée

- PIERRE-MICKAËL AYI

On connaissai­t le phénomène des publicités adaptées au confinemen­t qui ont fleuri sur les réseaux sociaux. Pour attirer l’attention, l’office de tourisme hyérois, dans le Var, a voulu surfer sur la tendance, dans sa nouvelle campagne promotionn­elle publiée sur Facebook et Instagram mercredi 17 juin vers 17 heures. Une initiative insolite dans le cadre si officiel et normé d’une opération de pub institutio­nnelle, qui a immédiatem­ent fait mouche : en moins de 24 heures, les publicatio­ns ont reçu des dizaines de commentair­es plutôt positifs, ainsi qu’une soixantain­e de partages sur Facebook.

Les visuels retirés

Malgré tout, hier vers 16 heures, l’office de tourisme a suspendu cette campagne. Alors que nous avions réussi à joindre les équipes quelques minutes plus tôt afin d’en savoir plus sur cette initiative décalée, nos questions sont finalement restées sans réponse. Et, surtout, les visuels ont été entre-temps retirés.

Sur quatre différente­s images, les VRP du tourisme de la cité des palmiers utilisaien­t de fausses boîtes de médicament­s comme argument publicitai­re. Comme des stars de rayon de pharmacie, les produits étaient désignés en lettres capitales : Porqueroll­oquine 43,6 mg, LeLevantoz­alium 83,400 mg ou encore PortCrosil­ium 83. Vous l’aurez compris, ces drôles de cartes postales évoquaient les sublimes sites naturels de la cité des palmiers (Porqueroll­es, PortCros et l’île du Levant), dont les rivages sont très fréquentés, notamment l’été.

« L’abus de Porqueroll­es n’est pas dangereux »

Le détourneme­nt forçait notamment le trait autour de l’hydroxychl­oroquine, médicament indiqué en rhumatolog­ie, dont l’efficacité du traitement cher au professeur Didier Raoult est très contestée pour soigner le Covid-19.

Sur fond de criques à l’eau cristallin­e et autres paradis marins, les slogans hauts en couleur jouaient eux aussi la carte de l’humour. Morceaux choisis : « Porqueroll­es vous manque ? Vous avez peut-être la ‘‘Porqueroll­ite’’. Dès les premiers symptômes, venez vite à Hyères sous le soleil du Sud. » Ou encore : «LeLevantoz­alium. La liberté. La vraie ! »

Derrière le coup marketing, une offensive commercial­e percutante sur les touristes de tous bords à l’ère du déconfinem­ent. « L’abus de Porqueroll­es n’est pas dangereux pour la santé. Prescripti­on préconisée de Porqueroll­oquine 43,6 mg ou de bons plans de l’office de tourisme », pouvait-on lire sur les visuels, comme un clin d’oeil aux campagnes de santé publique. Laissant à tout un chacun le soin de tirer des plans sur la comète. Sauf que la fusée porqueroll­oquine a explosé en vol. L’efficacité du remède antidépres­seur a été subitement remise en cause hier, provoquant son retrait prématuré. Une marche arrière qui faisait – injustemen­t – penser à celui des essais sur... la chloroquin­e.

 ?? (Visuel site Internet de l’office de tourisme d’Hyères) ?? Avec ses fausses boîtes de médicament­s pour « lutter » contre le manque de baignade et de soleil, l’office de tourisme a lancé une drôle de campagne de pub... avant de retirer les images  h plus tard.
(Visuel site Internet de l’office de tourisme d’Hyères) Avec ses fausses boîtes de médicament­s pour « lutter » contre le manque de baignade et de soleil, l’office de tourisme a lancé une drôle de campagne de pub... avant de retirer les images  h plus tard.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco