En attendant la suite
L’innovant Ultimate Tennis Showdown (UTS) a débuté le week-end dernier à l’académie Mouratoglou. Les retours sont contrastés même si les joueurs semblent apprécier
L’Ultimate Tennis Showdown est lancé. Après une première journée repoussée en raison de la pluie, les dix joueurs ont pu débuter les hostilités dimanche et lundi pour le premier week-end de compétition. Dix matchs au programme sur le court n°1 de Sophia-Antipolis, spécialement aménagé pour l’occasion. Joués en quartstemps de dix minutes, les matches font la part belle aux innovations en tous genres.
Alors, forcément, il y a quelques moments de flottement. D’hésitation. D’atermoiements. Sur le court, les joueurs se regardent. Patientent. Il faut que ces règles bien spéciales se mettent en place. Que Benoît Paire et les autres intègrent le concept et les fans avec. Pendant les échanges, rien ne change ou presque. On voit du tennis. Des coups droits. Des revers. Des sourires entre deux joueurs à la recherche d’automatismes. Mais la donne se complique sitôt l’échange terminé et il faut se creuser un peu plus la tête pour comprendre l’utilisation des fameuses cartes.
En deux coups de raquettes, l’écart peut se creuser à vitesse grand V grâce à un point qui en rapporte finalement deux ou à quatre services de suite au lieu de deux.
Vous suivez toujours ?
« Le prendre comme une exhibition »
Comme son nom l’indique, l’UTS est donc un show plus qu’une vraie compétition. Une exhibition à prendre comme un moyen de revoir du tennis après plusieurs mois de sevrage.
« J’ai un peu regardé les matchs, ce n’est pas vraiment mon truc mais ça a le mérite d’exister », souffle un ancien joueur. Le mérite, aussi, de relancer la machine pour des professionnels en attente des prochaines échéances.
Dans l’ensemble, les participants ont d’ailleurs souligné (lire par ailleurs) le côté innovant de la compétition qui ne les oblige pas à puiser .(Photos Antoine Couvercelle)
dans les réserves avec des matchs à rallonge.
« L’âge moyen du fan de tennis est de 61 ans, assurait Patrick Mouratoglou en fin de semaine dernière. Nous voulons attirer de plus jeunes suiveurs.»
Pour le fondateur de l’académie éponyme à l’origine de l’UTS, le format plus dynamique des matchs et la réaction des joueurs en temps réel peut rendre le suivi plus ludique.
Encore faut-il vouloir débourser 12 euros pour s’abonner à la chaîne créée pour l’évènement (watch.utslive.tv) avec laquelle l’organisation espère attirer 50 000 abonnements (1). Une chaîne en anglais pour une diffusion à l’international, avec des échanges fréquents entre joueurs et coachs grâce à un microcasque à chaque changement de côté.
L’idée est bonne. Mais les non-anglophones devront repasser pour essayer de comprendre ce qui s’y trame. Côté animation, deux commentateurs tentent d’enflammer les téléspectateurs
en montant les décibels pendant que la technique balance un habillage sonore plus dérangeant que crédible (2).
« Il faut le prendre comme une exhibition, poursuit l’ancien tennisman. C’est bien, ça fait parler mais ça peut aussi faire fuir certaines personnes qui aiment le tennis.» Pour le moment, on s’en contentera faute de mieux.
1. Certains matchs sont également retransmis sur Eurosport.
2. L’UTS se déroule à huis-clos en raison du Covid.