A St-Laurent, un plaquiste cambrioleur de haut vol
Deux malfaiteurs du 93 étaient parvenus, en septembre, à dérober 700 000 euros de bijoux à Cap 3 000 en passant par le toit. Ils sont sous les verrous. Une partie du butin a été retrouvée
L’alarme avait certes retenti mais les images de vidéosurveillance n’avaient rien signalé d’anormal. L’audacieux vol de 700 000 euros de bijoux, dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 septembre, à la bijouterie Ferret de la galerie commerciale Cap 3 000, à Saint-Laurent-du-Var, a d’abord laissé les enquêteurs et le bijoutier perplexes. Le lundi matin, il fallait se rendre à l’évidence : avec un minimum de dégâts, les malfaiteurs avaient raflé un butin conséquent. Les techniciens de la police scientifique ont recherché des empreintes génétiques tous azimuts et découvert qu’un cambrioleur avait, comme au cinéma, cheminé dans des gaines d’aération, découpé puis soulevé un faux plafond pour, ensuite, pénétrer dans le magasin, entre deux vitrines. L’individu ne s’est pas attardé mais a eu le temps de s’emparer de nombreux bijoux de femme et de quelques montres de luxe. L’alarme a de nouveau sonné quand le cambrioleur et son complice ont pris la poudre d’escampette. C’est le lundi matin que les responsables du magasin ont découvert le vol.
Fuite à l’étranger
L’audacieux monte-en-l’air serait-il un Arsène Lupin des temps modernes ? L’enquête de la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire (PJ) de Nice démontrera une réalité plus prosaïque. En analysant l’ensemble des films de vidéosurveillance sur secteur, les policiers découvrent que des ouvriers étaient sur un échafaudage à une heure où il n’avait rien à y faire. Dans le cadre des travaux d’extension et de rénovation de la galerie commerciale, plusieurs sociétés de la région parisienne étaient à l’époque à pied d’oeuvre.
Les investigations permettent d’identifier un premier suspect âgé de 35 ans, domicilié à Stains, en Seine-SaintDenis, plaquiste dans une entreprise d’isolation sur le chantier laurentin. La police est intriguée par cet individu au casier judiciaire fourni et qui a abandonné son poste sans préavis. D’autant qu’il a fui à l’étranger.
Cinq arrestations mardi
Une information judiciaire est alors ouverte au tribunal judiciaire de Grasse et des suspects placés sur écoutes. La piste d’un ouvrier malhonnête se précise.
Le suspect a eu le temps de repérer les lieux en oeuvrant sur le chantier. Il a pu analyser les failles d’un système de sécurité et, avec un minimum d’outillage et de dégâts, a réussi un joli coup. Après plusieurs mois d’enquête, la PJ de Nice, épaulée par l’Office central de lutte contre la criminalité organisée, a lancé, mardi, une opération afin d’interpeller simultanément cinq personnes en région parisienne. À cause de la pandémie, le suspect principal a préféré rentrer en France de peur de rester confiner au Maghreb. Une initiative qui le prive aujourd’hui de liberté. Son complice a été retrouvé en prison où il était détenu dans le cadre d’une autre affaire. Trois membres de leur famille ont également été placés en garde à vue mais deux ont été mis hors de cause.
Lors des perquisitions, environ un quart du butin, soit 170 000 euros, a été retrouvé ainsi que de l’argent liquide. Le suspect, qui a reconnu le vol par effraction, a été mis en examen hier après-midi et écroué. Son complice sera présenté au juge d’instruction la semaine prochaine tout comme une femme qui sera poursuivie pour recel.