Patrick Césari écrase la concurrence
Et si Anthony Malvault et Marie-Christine Franc de Ferrière avaient fusionné leurs listes respectives ? Et si les deux candidats roquebrunois – autoproclamés « seule alternative crédible/possible » face à Patrick Césari – n’avaient pas été en bisbille lors de l’entre-deuxtours ? Auraient-ils déboulonné le maire sortant, en place depuis 1995 à Roquebrune-Cap-Martin ? En additionnant les suffrages recueillis au premier tour par les deux opposants (1 720 voix), et en les comparant à ceux du maire Les Républicains (1 697 voix), on pouvait naïvement penser qu’une alliance entre ces deux candidats aurait pu les mener à une victoire finale. Mais la politique ne se résume pas à des « si » ou à des calculs mathématiques hasardeux. Seule la vérité des urnes fait foi. Seuls les électeurs ont le dernier mot de ce scrutin municipal.
Et hier soir, en dépit d’une abstention importante (57,98 %), les Roquebrunois ont plébiscité Patrick Césari, 67 printemps au compteur, pour briguer un cinquième mandat à la tête de la ville. Les premiers dépouillements ont rapidement dessiné une tendance favorable pour le maire sortant. A 22 h 30 pétantes, les résultats officiels sont tombés : Patrick Césari finissait en tête dans la totalité des onze bureaux de vote avec 1 923 voix (52,11 %) contre 1 217 pour Anthony Malvault (32,98 %) et 550 pour Marie-Christine Franc de Ferrière (14,91 %).
Une joie mesurée
Une victoire nette et sans bavure, donc, mais c’est la première fois que ce vieux loup de la politique locale doit ferrailler au second tour. « Peutêtre
avons-nous péché par excès d’optimisme. Par rapport à ce que nous attendions, nous n’avons peut-être pas mené la campagne qu’il aurait fallu avant le premier tour. C’était, à mon avis, une erreur mais nous avons corrigé le tir au second tour », concède-t-il sans ambages. Pourtant, point d’effusion de joie dans sa voix à l’heure de remercier ses colistiers et proches soutiens pour cette bataille politique. Mais une tristesse assumée. Tous les présents ont en tête le regretté
André, alias Dédé, Mazzoni, figure locale disparue ce samedi. Patrick Césari enchaîne la voix enrouée, les traits fatigués. « Cette confiance accordée par les électeurs m’honore et m’oblige à mettre en oeuvre, dès demain, les engagements qui sont les nôtres et à veiller à ce que la qualité de vie à Roquebrune-Cap-Martin soit une priorité. On veut livrer la piscine municipale et on veut aussi mettre en place le projet ambitieux d’aménagement de la base aérienne 943. Sans parler des travaux d’embellissement et de proximité dans tous les quartiers », livre-t-il. Au conseil municipal, Patrick Césari devra composer avec une opposition grandissante. Anthony Malvault, pour sa première joute politique aux municipales, rafle cinq sièges. Preuve qu’après ses 5,09 % aux législatives de 2017, ce novice en politique, comparé aux autres, gagne du terrain.
« Nos électeurs nous ont confié une grande responsabilité, c’est de les représenter. Cette confiance nous honore et nous oblige, a-t-il réagi, avant de tacler celle qui aurait pu être son alliée politique. En maintenant sa liste, Marie-Christine Franc de Ferrière a fait le jeu du maire. Elle a fait gagner le maire sortant. » Animosité, semble-t-il, réciproque de la part de la candidate sans étiquette (2 sièges au conseil). « Nous sommes surpris des résultats de ce second tour par rapport au premier tour. Nous avons fait constater par huissier que des fake news et autres manoeuvres frauduleuses émises par l’équipe Malvault ont pu détourner des suffrages et de ce fait nous envisageons le dépôt d’un recours. »
Ambiance.