«Des évaluations et une aide personnalisée à la rentrée »
Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer revient sur « la vraie réussite » du retour à l’école, dispense quelques conseils pour consolider les acquis et évoque septembre
Quel est l’objectif principal du dispositif vacances apprenantes ?
L’objectif est double : faire en sorte que tous les enfants, qui ne le pourront pas avec leurs familles, puissent bénéficier de vacances d’été, pour s’oxygéner, se dépenser après la période que nous avons vécue, et en même temps faire de cette période un moment enrichissant, un temps pour apprendre différemment et bien se préparer à la rentrée. On peut très bien réviser des notions mathématiques lors d’une course d’orientation par exemple, ou découvrir la littérature en apprenant des chansons.
Combien d’enfants sont inscrits à ce jour ? Combien d’enseignants ?
L’objectif est qu’un million d’enfants bénéficient de vacances apprenantes. Aujourd’hui, il y a % d’inscrits et nous avons bon espoir d’atteindre notre cible avant la fin de l’été. Pour les encadrer, près de enseignants, éducateurs spécialisés et autres professionnels de l’enfance vont se mobiliser.
Quelle est la définition d’un élève décrocheur ?
Un élève est décrocheur quand il ne va plus à l’école, et que, malgré les efforts faits pour le joindre, pour joindre sa famille, il ne répond pas et cela pendant plusieurs mois. Nous avons mis en place dans chaque académie un plan de prévention du décrochage scolaire qui fonctionne et nous permet d’avoir un nombre de décrocheurs globalement plus faible que nos voisins européens.
A la sortie du confinement vous annonciez un taux de décrocheurs de %. Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-ce que ces deux dernières semaines d’école ont été efficaces pour « récupérer » les élèves qui avaient décroché ?
C’est trop tôt pour le dire. A ce jour, % des élèves sont revenus à l’école. Ce chiffre est encourageant, car il ne signifie pas qu’il y a % de décrocheurs. Nous savons qu’un certain nombre d’élèves sont déjà partis en vacances. Ce retour en classe était fondamental. Il faut voir le bonheur des élèves de revenir à l’école et des enseignants de retrouver leurs élèves. Je me suis battu pour que nous y arrivions, alors que d’autres pays européens ferment leurs écoles jusqu’en septembre. Pour y parvenir, les professeurs et tout le personnel de l’Education nationale ont fourni un effort considérable. Je veux les remercier pour cela, car c’était un enjeu prioritaire, et aussi un immense défi.
Pour les décrocheurs, il y a les vacances apprenantes. Pour les autres que proposez-vous ?
Les vacances apprenantes sont ouvertes à tous, elles ne se limitent pas seulement aux décrocheurs. Toutes les familles peuvent inscrire leurs enfants dans les séjours que nous avons labellisés et que chaque famille peut consulter sur vacancesapprenantes.fr. Nous proposons aussi du soutien scolaire, gratuit, au mois d’août, comme nous l’avons fait lors des vacances de printemps.
Que peut-on conseiller pour maintenir les acquis à la maison ? Est-ce une bonne idée ou vaut-il mieux attendre la rentrée ?
Chaque enfant est un cas particulier, mais tous ont besoin de vacances. Cet été, il important de s’aérer, de bouger. L’« école ouverte buissonnière » (proposée dans le cadre des « vacances apprenantes ») répond à ce besoin : c’est un dispositif proposé par son école ou son collège qui associe soutien scolaire et découverte de la nature. Au-delà des vacances apprenantes, les enfants peuvent reprendre les cours et le travail à distance effectué pendant le confinement. Les ressources à disposition des élèves sont très nombreuses, notamment sur la plateforme Lumni. Cet été, France poursuit l’opération « Nation apprenante », et diffusera chaque jour le « Cahier de vacances Lumni » et le
« Jeu Lumni », deux émissions pour réviser et continuer à apprendre cet été en s’amusant.
Comment va se passer la rentrée au niveau sanitaire et de l’apprentissage ?
Notre responsabilité est de nous tenir prêts en cas d’évolution. Nous sommes, à ce stade, optimistes sur le plan sanitaire. Les autorités de santé devraient se prononcer aux alentours du juillet sur un allégement possible du protocole. Cette rentrée sera nécessairement différente sur un autre point : il faudra rattraper les retards avec des niveaux très hétérogènes entre les élèves. Il y aura des évaluations en début d’année pour voir où en est chaque enfant, avec une attention particulière portée aux élèves de CP, CE et e. De l’aide personnalisée sera proposée aux élèves qui en ont besoin, notamment avec l’élargissement du programme « Devoirs faits ». Cet appui personnalisé fera l’objet de nouveaux moyens importants.