Baignade interdite à SaintLaurent : et maintenant ?
Depuis quelques années, presque chaque été, le littoral laurentin est amputé de plage en raison de bactérie, d’algues. « Ça suffit », commente une serveuse. Comment venir à bout de ce problème ?
Des rubalises. Des affichettes : « Baignade interdite par arrêté préfectoral ». Encore une fois, l’eau de la plage Landsberg à l’embouchure du Var à SaintLaurent-du-Var est inaccessible.
Encore une fois, il est interdit de se baigner sur le tronçon entre le poste de secours et le centre nautique. La raison pour ce cru 2020 ? Une bactérie qui serait amenée à proliférer en raison de l’eau peu profonde. Sur le principe de précaution, la décision a été actée par l’agence régionale de santé (ARS) : « En s’ensablant, l’eau de mer de cette plage perd de sa salinité et les bactéries peuvent y proliférer en cas d’intempéries. Mais ce n’est pas systématique », avait précisé Danièle Hébert, ajointe en charge de l’environnement [lire NiceMatin de mercredi].
« Depuis 4 ans, des analyses très sérieuses sont effectuées sur cette plage. Nous avons des seuils obligatoires. Ils ont été diminués par l’Europe. Si nous étions restés sur le seuil français, la plage serait ouverte car la qualité de l’eau est de bonne qualité », argumente le maire de Saint-Laurent-du-Var, Joseph Segura. L’été dernier, la plage avait fermé en raison d’une concentration importante de microalgues qui avaient donné des nuances de vert à l’eau. Et, en 2012, les plages Cousteau et Landsberg n’avaient pas pu accueillir de baigneurs en raison d’un volume important d’escherichia coli, une bactérie provenant du tube digestif des êtres vivants – chez les humains, cette dernière représente 80 % des bactéries présentes dans l'appareil digestif. L’opposition politique monte, sans cesse, au créneau pour dénoncer « la pollution des plages ». Comme ce fut le cas lors de la présentation de la requalification du bord de mer, en décembre (1). Les travaux de ce projet – estimé à 5,5 millions d’euros – doivent être lancés en septembre…
Et, hier, Patrick Villardry, chef de file du groupe « Vivons Saint-Laurent » a fait savoir, par communiqué de presse, qu’il souhaitait «la tenue d’une réunion publique d’information et d’échanges afin que les meilleures solutions possible puissent être définies ». Il a lancé «un appel à tous les élus de la majorité et de l’opposition pour mettre un terme à ce triste feuilleton qui perdure depuis trop longtemps ».
« Encore un coup dur »
En attendant, la saison estivale sera, encore, amputée d’une plage à Saint-Laurentdu-Var puisque cette interdiction est valable tout l’été. Un véritable serpent de mer qui rend très amers les professionnels : « Que voulezvous que je vous dise ? Oui, la plage est encore fermée. Oui, on va encore travailler en bricolant. Oui, c’est encore un coup dur pour nous, après la crise du Covid, on ne pouvait pas rêver mieux », grogne, dépité, un restaurateur de la promenade Landsberg qui souhaite rester anonyme.
« En fait, ce serait plus simple de dire quand on peut se baigner », ironise une serveuse, qui, là, encore veut préserver son anonymat. Et d’ajouter : « Ça suffit. Il faut trouver une solution. Tous les étés, c’est la même chose ! »
Un avis partagé par le maire, Joseph Segura : «Le vrai sujet : c’est le fleuve Var qui charrie ce que nous connaissons en cas d’intempéries. Et il faut que ce problème, qui va bien au-delà, de notre littoral, soit réglé. Nous y travaillons avec l’ensemble de nos partenaires ».
La station d’épuration qui se trouve à quelque pas de ces plages est aussi dans le viseur. « Le déplacement de la station est à l’étude. Cela devrait pouvoir se faire » ,acommenté Joseph Segura. [lire ci-dessous]
Un nouvel horizon pour les plages ?
Moschetti, ex-candidat à l’élection municipale, de nouveau sur les bancs de l’opposition. Marc Orsatti, également candidat au scrutin municipal, et toujours conseiller municipal d’opposition avait dans le viseur la station d’épuration.