Que signifient tous ces ronds verts qui prolifèrent ?
À l’origine de ces tags étranges : le Conseil national de transition. Un collectif qui souhaite renverser pacifiquement le gouvernement en place afin d’installer une « vraie » démocratie
Depuis un peu plus d’une semaine, difficile de ne pas les croiser. De taille moyenne – entre 30 et 60 cm –, ils sont d’un vert pomme peu commun et personne ne sait vraiment, au premier abord, d’où ils viennent. Il s’agit ici de ces gros ronds verts qui ont récemment fleuri sur le mobilier urbain, sur les rondspoints, le long des routes et chemins.
Un collectif en quête de médiatisation
Mais que signifient-ils ? Découverts un peu partout en France, et notamment à Antibes et Vallauris, ces tags monochromes sortent peu à peu de l’anonymat quant à leur origine ainsi qu’au message que leur auteur souhaite véhiculer. CNT. Pour Conseil national de transition. C’est ce collectif, qui se revendique comme souhaitant « renverser pacifiquement un gouvernement en place qui ne gouverne plus pour le peuple depuis trop longtemps », qui s’est improvisé graffeur la semaine dernière. Julien, qui a passé la nuit de jeudi à vendredi dernier dans les rues d’Antibes, bombe de peinture vert pomme dans une main et pochoir dans l’autre, a tagué ce symbole mystérieux pour le compte de ce mouvement citoyen qu’il définit lui-même comme « underground. » « On a fait ça pour montrer qu’on existe. On est déterminés à changer ce gouvernement qui ne représente plus le peuple », réaffirme l’Antibois.
Alors que les premières interpellations d’auteurs présumés ont commencé, en Bretagne notamment,
Julien confirme vouloir garder l’anonymat « car je suis père de famille et je préfère préserver mes proches à ce stade. Je sais que l’on dérange. »
Une quarantaine de ronds verts à Antibes
Mais, alors, pourquoi s’engager dans une telle action ? «Onnefait pas de manifestations. Ce n’est pas notre volonté. On préfère agir de manière pertinente. Nous ne sommes pas là pour embêter les gens. On veut juste qu’ils comprennent que l’on existe. On représente le peuple insatisfait, qui ne se reconnaît plus dans les élites qui nous gouvernent. Les urnes ne suffisent plus. Il faut changer de modèle. » Organisés en petits groupes, les membres du CNT auraient ainsi peint une quarantaine de ronds verts, entre Antibes et Vallauris, que ce soit au niveau du rondpoint des Autrichiens, le rondpoint de Provence ou le chemin de Saint-Bernard. Le tout, uniquement sur la voie publique, règle immuable qu’aucun militant ne saurait transgresser. « C’est l’une des règles fondamentales de nos actions. Aucune dégradation autre que celle du tag lui-même, aucune dégradation de bien privé. On veut juste que nos élus et les citoyens nous remarquent. Notre but, c’est de médiatiser le mouvement. » Officiellement, le collectif se considère comme apolitique, athée et non violent. Officieusement, difficile de ne pas voir dans les thèses développées une connotation avec celles de la sphère complotiste. Ce que reconnaît volontiers Julien, même si « notre seul “prêche”,
si j’ose dire, c’est le retour à la vraie démocratie. C’est-à-dire un État qui gouverne par et pour le peuple. » Quid d’une prochaine action à venir ? Le militant botte en touche mais prévient : «Ilyenaura d’autres dans la même veine. »