« N’abandonnons pas notre jeunesse ! »
Directeur de l’IDRAC Business School de Nice, Eric Anton pilote une structure dynamique aux prises avec les enjeux du monde de demain, que la période de confinement a encore plus mis en exergue. Place de l’humain dans l’entreprise, défis proposés aux nouveaux entrants sur le marché du travail, appropriation des nouvelles technologies, place dans un monde digital, valeur ajoutée de l’intelligence artificielle : autant de thèmes qui posent question et suscitent la réflexion, chez les dirigeants, les étudiants et tous ceux qui vivent la transformation incessante de l’économie.
Comment s’est passée la période de confinement ? Quels enseignements en tirez-vous ?
J’ai envie de dire : n’abandonnons pas notre jeunesse ! Le confinement que nous venons de traverser a permis de sauver des milliers de vies, mais il ne faudrait pas que cet élan se transforme en sacrifice de notre jeunesse.
Que voulez-vous dire par là ?
Je vous livre quelques données. Plus de la moitié des stages en entreprise ont été annulés, depuis la période de confinement. Les prévisions de recrutement d’apprentis pour la rentrée sont en chute libre. Les embauches des diplômes sont repoussées ou annulées (- % selon l’Apec en avril ).
Effectivement, la situation est compliquée
Oui, très compliquée. Et dans ce contexte morose pour les / ans, nous devons accompagner notre jeunesse et nous lui devons un remerciement collectif. N’oublions pas que les contrats précaires (CDD ou job strictement alimentaires) sont souvent concentrés chez les moins de ans.
Quelles solutions pour en sortir, les aider ?
Quelques pistes à proposer. D’abord, la possibilité d’obtenir des subventions de à euros pour les entreprises embauchant des alternants, une formule qui doit s’étendre à toutes les formations (dont les Masters). Ensuite, il faut faciliter la formation des étudiants visant un double diplôme (en apprentissage si possible).
Vous avez des exemples concrets ?
Oui, nous avons débloqué
euros pour les aides relatives à la prise en charge par les écoles et les universités des difficultés financières rencontrées par les étudiants ou leurs familles. De même, un déblocage des bourses scolaire et universitaire est en place, en les attribuant sans obligation de donner les revenus N - mais plutôt trimestre -. On met en place aussi la gratuité de la scolarité pour les étudiants boursiers à partir d’un certain seuil.
D’autres décisions pour cette rentrée pour aider les étudiants ?
Nous officialisons la généralisation des cours en distanciel pour les étudiants à la recherche d’une alternance dès septembre , afin de leur permettre de se consacrer à leur recherche d’entreprise. Nous travaillons aussi sur la création d’un annuaire des diplômés de la « promotion Covid » pour sa diffusion auprès des instances départementales (syndicats professionnels, syndicats patronaux, collectivités, etc.) et nous sommes aussi dans la création de mesures pour favoriser l’embauche.
C’est un effort significatif de la part de l’école ?
C’est certain, mais nous devons à notre jeunesse ce solide coup de pouce à la suite du sacrifice consenti pour lutter contre la pandémie. Et j’en profite pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés pour aider nos jeunes. Ils en ont besoin !