Un label pour rassurer la clientèle
Là où les mesures sanitaires liées au Covid-19 peuvent être vécues comme des contraintes, le gouvernement y voit un argument pour « draguer » la clientèle touristique, avide de sécurité
Là où les mesures sanitaires, décrétées par Monaco pour lutter contre le Covid-19, peuvent être légitimement vécues par les acteurs économiques comme une contrainte au quotidien, le gouvernement veut y voir un argument béton. Un atout pour vendre la destination, encore largement désertée par la clientèle touristique, notamment étrangère. D’où le lancement, hier au Musée océanographique, d’un label de sécurité sanitaire, répondant au nom anglicisé de « Monaco Safe ». « Nous sommes stricts, trop diront certains, mais nous sommes convaincus que c’est nécessaire et pertinent. Nos préconisations sont suivies et cette demande, forte, de notre part rencontre un écho favorable, attentif et efficace, estime Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement - ministre des Affaires sociales et de la Santé. Ces règles et protocoles gouvernementaux deviennent un argument d’attractivité, un avantage. Cela véhicule le message aux résidents et touristes que nous restons prudents, que nous sommes disciplinés en dépit de notre tempérament latin. La clientèle en recherche de sécurité sera rassurée, se dira que l’application des mesures est mieux à Monaco. Et ce que l’on souhaite, c’est être mieux que les autres. »
Contrôles inopinés
Le label, dont le processus d’obtention est opérationnel depuis le 2 juillet, concerne les commerces, hôtels, restaurants, musées, centres de congrès et tous les lieux accueillant du public. La démarche se veut volontaire, gratuite et totalement dématérialisée (1). Selon le secteur d’activité, un questionnaire d’auto-évaluation doit être rempli en ligne. Et le candidat doit, bien sûr, répondre aux critères définis pour espérer le feu vert de l’administration monégasque .«Il s’agit des gestes barrières, des protocoles d’hygiène, des outils et équipements mis à disposition, de l’information à destination du public et du personnel, liste Deborah Ouzemane de la Division de sécurité sanitaire et alimentaire. Les critères retenus sont à la fois ceux réglementaires, imposés par les décisions ministérielles, mais il y a en plus des spécificités par métier. Dans un hôtel, par exemple, vous avez des fiches métiers : gouvernant, bagagiste, réceptionniste. Avec ce label, on est dans l’assurance qualité, c’est une démarche en plus pour mettre en oeuvre, de manière très spécifique et personnalisée, les mesures générales imposées par le gouvernement. »
Si les réponses du candidat au formulaire s’avèrent positives, le label est automatiquement décerné. Comment, alors, s’assurer de la bonne foi du professionnel ? Par des contrôles inopinés, évidemment, assurés par la Division de sécurité sanitaire et alimentaire. « Pour ce label, notre équipe de six contrôleurs a été renforcée par trois agents dont une chimiste qui va être chargée spécifiquement des protocoles d’hygiène et des produits sélectionnés, confirme Deborah Ouzemane. Les contrôles se feront aussi de nuit. Les établissements concernés par des labels sont ceux que nous contrôlons déjà dans le cadre de notre activité quotidienne. Si la réglementation ministérielle n’est pas respectée, il y a une sanction contraventionnelle. Si le label n’est pas respecté, on le retire. »
Visibilité sur la Toile
En obtenant le logo officiel « Monaco Safe », qu’ils afficheront sur leur devanture et sur leurs réseaux sociaux, les heureux lauréats du label bénéficieront d’une visibilité sur la Toile puisque mis en avant sur les réseaux sociaux de l’État. Pas anodin en cette délicate période.