Jean Castex fait front et défend ses ministres
Interview dans la matinale de BFMTV/RMC, questions au gouvernement à l’Assemblée nationale et au Sénat, réunion avec les partenaires sociaux, visite du tribunal de Bobigny... Le nouveau Premier ministre, Jean Castex, a défendu, hier, ses choix et ses ministres, notamment Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol.
Il a également annoncé son déplacement dimanche en Guyane où le virus du Covid-19 circule activement et répété se préparer à une éventuelle deuxième vague avec un reconfinement « différent » du premier. Après avoir la veille fait une apparition surprise au Ségur de la Santé, le Premier ministre a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin sur BFTMTV et RMC.
« Je suis devant vous Premier ministre du président Macron dans un gouvernement d’unité et de cohésion avec une seule préoccupation : l’action, la crise qui arrive », a-t-il averti.
« J’assume le choix commun »
« Je suis d’abord un homme libre », même si « je sais ce que je dois à tel ou tel », a-t-il insisté en assumant le « choix commun » avec le chef de l’Etat de ses ministres.
« J’assume totalement cette désignation, (Gérald Darmanin) a droit comme tout le monde à la présomption d’innocence », a expliqué le chef du gouvernement, alors que le nouveau ministre de l’Intérieur, visé par une plainte pour viol, a dû affronter la colère de féministes dont certaines ont tenté de perturber la passation de pouvoirs avec son prédécesseur Christophe Castaner, en appelant à sa démission. Gérald Darmanin n’aurait pas été nommé « si, en mon âme et conscience, ayant regardé le sujet, j’avais eu le moindre doute, la moindre interrogation », a-t-il assuré.
Le chef du gouvernement a défendu aussi Eric Dupond-Moretti, un homme « formidable », nommé garde des Sceaux afin que « le service public de la Justice marche mieux ».
« Aborder la question des retraites globalement »
Le chef du gouvernement va également se démultiplier sur le front social. Il souhaite réunir « ensemble » les partenaires sociaux « avant le 20 juillet » sur le dossier des retraites en particulier, après les avoir reçus séparément aujourd’hui et demain, afin d’« arrêter une méthode et un calendrier ».
Il a par ailleurs dit vouloir « décaler la mise en oeuvre » de la réforme de l’assurance chômage, dont les syndicats réclamaient l’abandon.
Ferme devant l’Assemblée et le Sénat
Jean Castex a estimé, hier, devant le Sénat que « refuser de parler des retraites lorsque l’équilibre des comptes, et donc la sauvegarde du système actuel se trouve compromise, serait irresponsable ».
« Je vais rouvrir le dialogue, toutes les organisations syndicales viendront discuter avec moi (...) et nous nous mettrons d’accord sur une méthode et un calendrier », a ajouté le chef du gouvernement lors de la séance des questions d’actualité, en précisant qu’il aborderait « la question des retraites dans un cadre global. »
Puis, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a précisé qu’il aborderait séparément la question du « futur régime universel », « avec en toile de fond le devenir des régimes spéciaux », et celle du « financement du système actuel ».
La « réforme de fond, à laquelle nous ne renoncerons pas », sera séparée «des dispositions qu’il y a lieu de prendre pour sauvegarder le système actuel », a-t-il détaillé, évoquant un « sujet de plus court terme ».
Interrogé sur le fait de savoir s’il comptait allonger la durée de cotisation, Jean Castex a répondu : «Moi je ne commence pas un dialogue et une concertation en donnant une solution avant de commencer. »