Du CTTR au label Monaco Safe
Monaco a voté un déficit de près de millions d’euros lié à la crise sanitaire. Une énorme enveloppe qui représente un tiers du budget de l’État pour faire face aux frais et aux manques de rentrées financières. Après les différentes aides financières, (notamment le Chômage total temporaire renforcé (CTTR) et la gratuité des loyers commerciaux, dont a bénéficié Monacair), il s’agit maintenant d’encourager la reprise économique, qui peine considérablement à venir.
« Le gouvernement princier est pleinement engagé depuis de nombreuses semaines dans des mesures d’accompagnement et de soutien. Il y a eu les aides financières importantes pendant le confinement qui sont prolongées pour la plupart (CTTR, fonds de garantie, compensation de la perte du chiffre d’affaires, etc.). Par ailleurs, nous sommes en concertation permanente avec les différents acteurs pour répondre au mieux à leurs difficultés. Le gouvernement multiplie également les campagnes pour attirer les touristes en Principauté, initiative dont profitent tous les opérateurs de Monaco. La complexité du dossier de Monacair tient au fait que l’entreprise dépend fortement de l’aéroport de Nice. Nous allons poursuivre les efforts importants déjà engagés pour soutenir financièrement l’économie et renforcer l’attractivité de la Principauté, comme nous l’avons encore fait hier en lançant le label Monaco Safe. »
Le spectre des plans sociaux rôde Pour préserver les emplois, le Conseil national et le gouvernement se sont mis d’accord sur l’impossibilité, pour un employeur, de licencier pour motif économique. « La loi interdisant les licenciements couvrait une période allant jusqu’au juin. Le gouvernement ne peut juridiquement empêcher les entreprises privées de mettre en oeuvre un plan social si les conditions légales sont réunies et qu’elles subissent de graves difficultés de trésorerie liées à la situation postCovid », explique le gouvernement. Dorénavant, c’est donc le spectre des plans sociaux qui rôde. Et Monacair ouvre la triste voie. Quel avenir pour les salariés dans ce contexte ? «Ilya un soutien au retour au travail par le biais d’un paiement partiel des charges sociales des PME. Par ailleurs, l’une des mesures prises, par exemple, consiste à encourager l’embauche de personnel expérimenté qui totalise au moins ans d’ancienneté en Principauté : l’État paiera les charges sociales pendant mois pour le nouvel employeur. » Progressivement, le CTTR va disparaître. « Pour en bénéficier, l’entreprise doit, soit procéder à la fermeture temporaire de tout ou partie de l'établissement, soit réduire l'horaire de travail en deçà de la durée légale. Depuis le er juillet, seuls les montants à charge de l’employeur diffèrent avec progressivité. En juillet, % du montant est à charge de l’employeur, en août, c’est % pour les sociétés qui n’ont pas été confinées ou qui ont repris leurs activités au mois de mai. »
Ce Chômage total temporaire renforcé, né avec l’épidémie de Covid, ne peut être alloué que dans un cadre strict. L'activité encore restreinte mais en progression de Monacair est effectuée, pour partie, par des salariés d'Héli Sécurité de Port Grimaud tandis que nombre de salariés de Monacair sont en CTTR. Une situation dénoncée par le syndicat de l’aviation civile.
« Le principe du CTTR est d’accompagner les entreprises et leurs salariés en cette période économique délicate. Des contrôles sont effectués par la Direction du travail. Tout abus constaté ferait l’objet d’une procédure de l’État. »