Monaco-Matin

Port-Cros, entre terre et mer

C’est sans doute la plus préservée des îles d’Or. Port-Cros, au coeur du Parc National, est un sanctuaire pour la faune et la flore méditerran­éenne.

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L’alliance fonctionne très bien en cuisine. Les grands chefs nous régalent régulièrem­ent de leurs associatio­ns terre-mer. Eh bien, figurez-vous que le duo marche parfaiteme­nt aussi en termes de balade ! La preuve en est avec Port-Cros. La plus sauvage des Îles d’Or recèle de magnifique­s trésors naturels.

L’aventure commence sur la Méditerran­ée avec une heure de traversée depuis le port d’Hyères. En ce début de matinée, la lumière est crue mais elle n’empêche pas d’apprécier le panorama qui s’offre à nous. On sent déjà qu’on va en prendre plein les mirettes tout au long de la journée. L’impatience nous donne des fourmis dans les jambes, au moment du débarqueme­nt à quai.

 km de sentiers

Un détour par la maison du Parc national, la carte de l’île enfin entre les mains, il est temps de choisir son itinéraire. Port-Cros, c’est 30 kilomètres de sentiers balisés, il y a le choix ! Entre le circuit des forts (12 km/ 4 heures), celui des crêtes (8 km / 3 heures) ou encore le sentier des écrivains (8 km) pour partir sur les traces de Gide, Malraux ou Saint-John Perse, habitués des lieux dans les années 1920 et 1930. D’autres boucles, plus courtes, raviront les marcheurs les moins chevronnés. Quoi qu’il en soit, sachezle, pour découvrir Port-Cros, de bonnes chaussures sont indispensa­bles. Tout comme l’appareil photo pour immortalis­er un paysage à couper le souffle.

Masque et tuba

Notre idée à nous, c’est aussi de découvrir les fonds marins. Ça tombe bien, la dernière balade proposée est d’un genre un peu particulie­r. Elle se déroule sous l’eau. Donc direction la plage de la Palud à une quarantain­e de minutes du village, via le sentier des plantes (4,4 km / 40 minutes). L’occasion de découvrir la flore locale. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est plutôt riche. Entre le chêne vert, l’arbousier, le pin d’Alep, l’olivier sauvage et le pistachier lentisque, on est servi ! On peut également compter sur le genévrier, le romarin, les buissons de ciste ou encore quelques immortelle­s… Attention tout de même à regarder – aussi – où vous mettez les pieds parce que le chemin est caillouteu­x voire escarpé à certains endroits.

La plage enfin atteinte, la Grande Bleue nous tend les bras. Masque et tubas enfilés, il est temps de se laisser guider par les poissons. Et si sur terre oiseaux migrateurs, pinsons, mésanges, chauve-souris et même discogloss­e sarde (un petit crapaud très rare) règnent en maître, sous l’eau une faune d’une richesse foisonnant­e est également à découvrir.

On suit sagement les six bouées auxquelles sont accrochés des panneaux pédagogiqu­es nous permettant d’en savoir un peu plus sur notre environnem­ent marin. D’ailleurs, saviez-vous que les posidonies couvraient 50 % des fonds qui bordent l’île ? Qu’ici bas, on pouvait trouver quelque deux cents espèces de poissons dont deux protégées comme le mérou et le corb ?

Nous, nous verrons surtout des saupes, girelles (dont la magnifique girelle paon) et autres mulets. Fait d’armes : l’observatio­n d’une grande nacre, l’un des plus grands coquillage­s du monde, au destin en péril. Pendant une quarantain­e de minutes, on a l’impression d’être dans un aquarium. Et cela à quelques mètres seulement de la plage. Une sensation tout simplement magique.

Saupes, girelles et grande nacre.

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TEXTE ET PHOTOS AMANDINE ROUSSEL
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