Monaco-Matin

Niko Kovac se dévoile

L’associatio­n dédiée au street art Whole Street et le média organisate­ur d’événements KULT se sont associés pour une journée empreinte de culture urbaine à La Menuiserie.

- ADRIEN PAIN

Les effluves enivrants en provenance du barbecue se mêlent à l’odeur âcre de la peinture. Entre musique, réalisatio­n de graffitis, grillades, dispositif­s mis en place pour les skateurs ou encore un barbershop, on croirait presque s’introduire au coeur d’un microcosme qui se suffirait à lui-même, le temps d’une journée. Un véritable concentré de culture urbaine perché dans les hauteurs du boulevard niçois de la Madeleine, au coeur du centre d’art et d’exposition La Menuiserie, en plein air. Otom, fondateur de Whole Street avec le graffeur Faben, y est basé en tant qu’artiste. Le concept de l’événement : une block party, c’est-à-dire une fête de quartier conviviale animée par les platines de DJs, de midi à 22 h. Une collaborat­ion avec le média musical KULT, dont la bannière surplombe l’atelier. Robert Roux, adjoint au maire de Nice délégué à la Culture, a permis son organisati­on au sein de ce lieu à l’allure typiquemen­t provençale. Les block parties ont eu un rôle crucial vis-à-vis de l’émergence du hip-hop durant les années 1980, dans certains quartiers de New York.

Un panel d’activités

La journée débute dans une ambiance paisible sur le son de Sébastien Gazeau puis du bien nommé DJ Smooth. On grignote tranquille­ment ses merguez, son épi de maïs grillé, ses brochettes ou son morceau de pastèque avec une playlist R’n’b et les sonorités G-funk des classiques California Love de Tupac ou Who am I ? de Snoop Dogg dans nos oreilles. Scratchs et boucles de violon mélancoliq­ues résonnent également dans l’enceinte de la cour de La Menuiserie avec le boom bap de groupes de rap français comme NTM

‘‘ ou Lunatic. En somme, une atmosphère hip-hop old school. Pendant ce temps, les tatoueurs Guitou Topgun et William Hamer, amateurs de graffitis, tapissent les murs de leurs créations. Faben égaye le lieu avec des couleurs vives. La peintre Chika, le Parisien Ernesto Novo et le street-artiste César Malfi sont aussi de la partie. «Iln’ya aucun thème imposé. Chacun vient comme il est pour faire ce qu’il veut », précise Otom. Résultat : un dessin géant de Chipeur le renard, célèbre personnage de Dora l’exploratri­ce, s’impose à nos yeux !

Depuis son BMX rose, un jeune homme arrive soudain checker le DJ. Sous le préau, un autre se fait couper les cheveux en public, bien installé sur un vieux fauteuil tagué, par le coiffeur et barbier Drecque’shop.

A partir de 17 h, on commence vraiment à être serrés ! Les plus courageux s’adonnent à des figures en skate et en

BMX sur le quarter-pipe mis en place au milieu de la cour ou participen­t à des battles de danse. Après DJ Tarzpower et Lumpa, l’occupation des platines est confiée à Yung Pad de 19 à 22 h. L’heure du old school est passée : place au rap moderne ! Gestuelles nonchalant­es et sauts frénétique­s prennent place en face du DJ. Les basses profondes caractéris­tiques des mouvements hip-hop récents de la trap et de la drill font trembler nos cages thoracique­s. Pop Smoke, Sheck Wes, 13 Block ou encore Booba concluent la soirée.

L’art urbain, ce n’est pas que le rap”

La culture urbaine sous toutes ses formes

« L’art urbain, ce n’est pas que le rap. » affirme Nejma Bentrad, fondatrice et présidente de KULT. Elle ajoute : « On n’est pas tombés dans le cliché du slam et des ateliers d’écriture, on montre tout ce que les jeunes aiment aujourd’hui. » Un mélange de pratiques mais aussi de génération­s. Parmi les porteurs de durags, de bobs polychrome­s, de sacoches, de locks et de baggys... on trouve des moins jeunes et des familles ! Whole Street touche davantage les passionnés du hip-hop à l’ancienne, tandis que les moins de 25 ans sont amenés par KULT. Rendez-vous le 7 août pour une nouvelle block party unique, toujours à Nice mais sans KULT, au 109 !

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