Monaco-Matin

« Ça ne va pas s’écrouler »

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En 2019, John Taylor a enregistré une progressio­n de 20 % au niveau mondial et jusqu’à 40 % en France, à commencer par la Riviera, où la dynamique est plus forte encore qu’à Paris. La dynamique justement, quelle est-elle au coeur de la crise sanitaire ?

« Il y a eu très peu d’activités et de transactio­ns sur les biens d’exception pendant le confinemen­t. Le digital a pris un peu le relais, mais il ne faut pas croire que le volume est le même qu’en physique. » En gros, vendre une maison à 20 millions d’euros sans la visiter, bien que les clients demandent de plus en plus de vues – y compris de drones –, ce n’est pas pour tout de suite. «Il n’y a pas de problème d’appétit mais on ne peut vendre on line que jusqu’à un certain point. »

« Le phénomène valeur refuge est réel »

Si « l’inconnu » régnait en sortie de confinemen­t, la consigne a été claire : être hyperdynam­ique. « On a segmenté nos marchés sur la Riviera et Monaco, et la surprise, c’est la forte dynamique entre 1 et 5 millions euros. Et on va à la transactio­n très facilement. C’est une clientèle européenne, y compris française. Il y a beaucoup plus de demandes que l’année dernière, c’est assez fou. » Des engagement­s qui laissent entrevoir un rebond pérenne. « Le phénomène valeur refuge est réel. Les Anglais, les Suisses, l’Europe de l’Est, le retour des Italiens, Paris… La dynamique est là et je vous mets ma casquette que ça ne va pas s’écrouler en septembre-octobre comme j’ai pu le lire. Les taux d’emprunt sont historique­ment bas, des gens ont du cash dans le monde et les biens tangibles ont tendance à rassurer dans cette période d’incertitud­es. » Reste que tout n’est pas rose encore une fois. « Pourquoi c’est difficile ? Parce que le calendrier est décalé, ce qui devait se signer en mai-juin sera reporté de septembre à début 2021. Mais l’essentiel est que les gens ne se sont pas dégonflés et n’ont pas remis en cause leur achat. Il n’y a même pas une transactio­n sur dix qui n’a pas été à son terme. » Le secteur de la location étant plus mouvant. « On a eu beaucoup d’annulation­s et, dans les semaines qui ont suivi le confinemen­t, le phénomène inverse. Avec une vague de demandes énorme de Français et Européens. On a gagné beaucoup de clients mais on a aussi perdu de gros clients d’Amérique, un peu d’Asie, et beaucoup des pays arabes sur la zone de Cannes. » « La vie est beaucoup plus douce en France et à Monaco que dans 70 % de la planète actuelleme­nt. Les Français ne s’en rendent pas compte. »

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