Les jardins Biovès aux couleurs de la Belgique
Une soixantaine de personnes, masquées, se tiennent là, au coeur des Jardins Biovès, face au monument du roi belge Albert Ier. Chacun a revêtu ses plus beaux habits. Et ses médailles. Drapeaux français et belges flottent dans les airs et le ciel oscille entre nuages et soleil. C’était, hier, le jour de la Fête nationale belge, commémorant l’indépendance de la Belgique en 1831... il y a cent quatre-vingt-neuf ans.
Une fête sur fond de mouvement antiraciste
Comme chaque année, la plus vieille association de Menton (née en 1931), « Les Amitiés Belges de Menton et de Roquebrune », était partie prenante de cette fête. Son président, Marcel Bar, à la moustache tourbillonnante, a pris la parole. Et livré un discours sur la colonisation du Congo par la Belgique. Comme en écho aux mouvements antiracistes, qui ont émergé après la mort, fin mai, de George Floyd, un Américain noir tué par un policier blanc. «Des statues sont tombées, mais rappelons-nous que le 1er juillet 1960, presque jour pour jour, le Congo obtenait son indépendance, a-t-il affirmé, solennel. Puis, reprenant les mots de la Première ministre belge, Sophie Wilmès, il a ajouté : « L’heure est venue pour la Belgique d’entamer un parcours de vérité à propos de son passé colonial au Congo. Il faut dialoguer dans la vérité, en évitant le mensonge et le mot qui blesse »...
Jean-Claude Guibal, Patrick Cesari et Richard Conte, respectivement maires de Menton, Roquebrune-Cap-Martin et Villefranche-sur-Mer, se sont joints à la manifestation. Tout comme les personnalités civiles, militaires et religieuses de Menton. Point d’orgue de la cérémonie, le dépôt des gerbes devant le monument du roi Albert Ier, avant que les hymnes belges et français ne résonnent. Quelques badauds s’arrêtent alors, chantonnent la Marseillaise, puis poursuivent leur chemin. Comme si de rien n’était.
Menton et la Belgique, une histoire commune
Marcel Bar, qui se déclare être « le plus mentonnais des Belges », se bat pour favoriser les liens amicaux entre Menton et la Belgique. « En souvenir de leur histoire commune, vieille de la Première Guerre mondiale. Quand le roi belge Léopold II détenait une large partie du Cap Ferrat ».
Dans cette perspective historique et au nom d’une longue amitié, l’association prépare déjà les prochaines conférences et déjeuners de la saison 2020-2021. Toujours avec ce souci de la fraternité.