Ségur de la santé : Olivier Véran présente trente-trois mesures
« Nous avons agi vite et fort parce qu’il le fallait [...]. Il s’agit de remettre de l’humain, mais aussi de remettre des moyens et du sens dans notre système de santé », a plaidé, hier, le ministre de la Santé Olivier Véran [photo AFP], en concluant le Ségur de la santé. Cette concertation de six semaines, animée par Nicole Notat, avait été lancée à la suite de la crise sanitaire. Investissement, gouvernance, organisation territoriale... L’objectif est de « libérer les établissements de santé et personnels d’un certain nombre de contraintes » ainsi que de « redonner du pouvoir d’initiative et de décision à celles et ceux qui soignent », a résumé l’ancienne numéro 1 de la CFDT. « L’organisation interne et la gouvernance des établissements doivent pouvoir s’adapter à des situations locales spécifiques », a renchéri le ministre. Parmi les « 33 mesures » présentées, le ministre a annoncé une enveloppe de 50 millions d’euros pour créer 4 000 lits « à la demande » dans les hôpitaux dès cet hiver. Cela permettra « de prévoir l’ouverture ou la réouverture de lits dans les structures selon les besoins » pour que les établissements puissent « s’adapter à la suractivité saisonnière ou épidémique », a-t-il dit.
La TA réduite
Selon les derniers chiffres officiels, quelque 4 200 lits d’hospitalisation ont été supprimés en 2018 en France, où les 3 042 hôpitaux et cliniques disposaient de 395 670 lits en fin d’année. Pour l’hôpital public, Olivier Véran a, en outre, insisté sur la nécessité de « mettre fin » au « mercenariat » de l’intérim médical, qui a « donné lieu à trop d’abus, trop longtemps », proposant de faire « bloquer par les comptables publics les rémunérations dépassant le plafond réglementaire » ou de permettre aux agences régionales de santé (ARS) de dénoncer les abus devant les tribunaux administratifs.
Une enveloppe de dotation sera mise à disposition des établissements pour « accélérer la réduction de la part de T2A », la très décriée tarification à l’activité, dans le financement des hôpitaux. Ce système, qui fixe les ressources des hôpitaux en fonction des actes effectués, est souvent accusé de pousser à la « course au volume ». Pour accélérer le développement des téléconsultations, le dispositif mis en place pendant la crise du Covid sera prolongé et le principe de connaissance préalable du patient avant une téléconsultation sera assoupli.