À la découverte des arbres remarquables de la cité
Grâce à son climat subtropical, Menton possède un patrimoine botanique exceptionnel. Ses espaces verts comptent aujourd’hui plus de 7 000 variétés de plantes. Balade à travers les rues de la ville
Au numéro 1492 de la Promenade du Soleil, face à l’agence de Nice-Matin, il n’est pas rare d’observer des passants étonnés par l’immense Ficus Macrophylla qui trône face à la mer. L’âge de cet arbre de plusieurs mètres de haut est estimé à près d’une centaine d’années.
Trois autres spécimens, encore plus impressionnants sont observables dans le square des États-Unis (). Ils seraient âgés « entre 120 et 150 ans », d’après Franck Roturier, responsable du service Parcs et jardins de la ville. Ces arbres, qu’on appelle aussi « Figuier de la baie de Moreton », doivent leur aspect imposant au développement de leurs racines aériennes ramifiées qui rejoignent le sol et forment des troncs supplémentaires.
Un parcours en coeur de ville
Ils font partie des quelque 200 arbres particulièrement remarquables qu’abrite la ville. Car avec des températures qui descendent rarement sous les 10 degrés en hiver tout en ne dépassant pas les 30 degrés en été, Menton bénéficie d’un climat idéal pour accueillir toutes sortes d’espèces tropicales et subtropicales. Aussi, la Ville – avec le concours de son service des parcs et jardins – a-t-elle édité un livret Les arbres remarquables, un parcours au coeur de ville, disponible à l’Office de tourisme. À l’intérieur, un parcours numéroté (voir ci-dessous) permet au curieux de suivre de façon autonome cette balade accessible à tous.
Le départ est donné devant les marches de l’Hôtel de Ville pour découvrir une plante originaire du Cap, en Afrique du Sud : le Strelitzia augusta (). Plus connu sous le nom d’ « Oiseau de Paradis », l’arbre peut atteindre plus de 10 mètres de haut. A Menton, ses feuilles aux allures de celles du bananier flirtent avec les 18 mètres.
Au Bastion, le parcours nous amène face au Geoffroea decorticans (). Si l’arbre ne se distingue pas particulièrement des autres par son aspect, il est pourtant intéressant. « On l’appelle couramment le Chañar. Il nous vient d’Argentine et c’est un essai qu’on a fait à Menton en le plantant il y a une dizaine d’années. Nous sommes les seuls à l’avoir en Europe et il est parfaitement épanoui dans nos conditions climatiques. Il en existe quatre ou cinq en ville », souligne Franck Roturier.
C’est en partie à ce passionné de botanique, en lien avec le maire Jean-Claude Guibal, que la ville doit la présence de nombreuses espèces peu communes sur le territoire. « Je suggère à Monsieur de maire des essences. Des fois c’est lui qui m’en demande aussi. Et on les teste à Menton. » Avec une volonté : diversifier.
Car depuis quelques années déjà, le palmier, plante phare des littoraux azuréens, est attaqué par le charançon rouge.
« Malgré tout ce qu’on met en place avec des traitements biologiques, rien n’est efficace et nous avons quand même de la perte », reconnaît Franck Roturier. Et de souligner : « Nous avons lancé un diagnostic complet de la ville, y compris chez les particuliers, pour connaître les essences qui vivent à Menton. L’objectif étant d’intégrer de nouveaux végétaux sans perturber la cohérence du paysage afin de remplacer progressivement le palmier ».
La visite se poursuit de l’autre côté des jardins Biovès, dans le square des États-Unis où, outre les Ficus Macrophylla, on peut admirer une espèce tout droit venue du Guatemala : l’Olmediella betschleriana (), ou Houx guatémaltèque. Le jardin du Palais de Carnolès abrite aussi quelques trésors naturels (, et ) « Nous avons eu le prix de la diversité végétale il y a 6 ans au niveau du label Villes et Villages Fleuris, parce que nous avons énormément de variétés de plantes à Menton qu’on ne voit nulle part ailleurs. Rien qu’au jardin de la Madone, il y a plus de 6 000 taxons. C’est énorme. »
Les plus anciens arbres datent sans doute des prémices de la ville. « Nous avons des oliviers à l’Annonciade qui, à mon avis, datent de la création de Menton en 1150. Ils auraient entre 800 et 900ans.»
‘‘ Des variétés qu’on ne voit nulle part ailleurs ”