Monaco-Matin

CHALEUR URBAINE

+2 °C depuis les années 60 à Monaco Repérer les îlots de chaleur Ramener la nature en ville

- JOËLLE DEVIRAS jdeviras@nicematin.fr

Les mesures de températur­e sont prises depuis 1911 au Musée océanograp­hique et depuis 1966 au Jardin exotique. Et les résultats sont ici comme partout en France : « Il fait une moyenne de deux degrés en plus dans les villes et l’évolution de la courbe s’accentue à la hausse, surtout sur les pics de chaleur en été. » Lundi et hier, Alexandre Colin, directeur de Colin et Poli paysages, installait, avec sa petite équipe tout droit venue de Bordeaux, une vingtaine de capteurs thermiques à travers la ville. La mission, confiée par le gouverneme­nt monégasque, est de cartograph­ier les points de températur­e pour évaluer notamment les îlots de chaleurs. Et Patrick Rolland, adjoint au directeur de l’Environnem­ent, de savoir déjà quelle sera la prochaine étape : « Une fois identifiés les endroits les plus chauds, il s’agira de réintrodui­re la nature en ville. Car les végétaux apparaisse­nt être le moyen le plus efficace de lutter contre la chaleur. »

« D’ici , la canicule de  sera quasiment la norme »

Des capteurs connectés vont mesurer les températur­es et le taux d’humidité durant deux mois. Ils seront placés notamment dans les végétaux. Parallèlem­ent, des évaluation­s par infrarouge­s sont réalisées. L’étude s‘inscrit dans un « plan climat » comme de nombreuses villes françaises et nombreux territoire­s le font également en vue d’adapter les villes à l’inexorable changement climatique. Car il faut bien comprendre : « D’ici 2050, la canicule de 2003 sera quasiment la norme. On atteint régulièrem­ent des seuils type 2003 mais les épisodes sont courts. » Alexandre Colin est à la tête de Colin et Poli paysages depuis sept ans et constate un boom de son activité depuis deux ans. Parce que les villes et métropoles se préparent au changement climatique et savent que cela passe par un changement de l’Urbanisme.

« La première des solutions est de ramener la nature en ville. C’est l’option la plus économique et la plus directe. Les arbres apportent de l’ombre et une “évapotrans­piration”. Il faut également travailler sur les matériaux puisqu’un revêtement en goudron par exemple est de 20 degrés plus chaud qu’un sol en brique ou de couleur blanche. De plus, les classiques enrobés gris foncé des routes captent la chaleur, la stockent et la libèrent la nuit, empêchant ainsi la ville de se rafraîchir. » Les arbres seront donc un des moyens efficaces de lutter contre le réchauffem­ent.

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(Photo Sébastien Botella) Une vingtaine de capteurs thermiques ont été installés lundi et hier.
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(Photos Michael Alesi/Dir.Com.) Alexandre Colin, directeur de Colin et Poli paysages, coordonne son équipe tout droit venue de Bordeaux. Nolwenn Raoul, stagiaire, prend les températur­es en différents points.
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La première étape a été d’étudier une carte infrarouge réalisée à partir d’une image satellite de Monaco.
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(Photo Sébastien Botella) Hier, des relevés ont également été effectués grâce à des capteurs disposés sur un vélo.
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(Photo J.D.) Patrick Rolland, adjoint au directeur de l’Environnem­ent.
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Au Square Gastaud, un capteur est installé dans un arbuste.

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