Monaco-Matin

Villeneuve-Loubet : Escoffier a sa rose

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C’est une rose nouvelle et exceptionn­elle. Créée puis choisie pour la fondation et le musée Escoffier, elle porte le nom du célèbre roi des cuisiniers. Et on peut la voir commencer sa deuxième floraison en ce moment, après avoir été plantée, ce printemps, dans le petit espace vert près de la mairie de Villeneuve-Loubet.

Quand on découvre les deux parterres près du buste d’Auguste Escoffier près de la mairie, la palette de couleurs fait penser à plusieurs variétés de rosiers. Mais ce ne sont que des roses Escoffier. Une des particular­ités de cette nouvelle fleur est de virer progressiv­ement de teinte, de l’orangé au vert en passant par le rose et le blanc. « Elle finit à l’envers », comme le dit joliment Matthias Meilland, la dernière génération du célèbre rosiériste du cap d’Antibes.

Elle fleurit trois à quatre fois par an : au début du printemps, au début de l’été (vers la mi-juillet), à la fin de l’été (après le 15 août), puis en octobre-novembre.

Son parfum est léger, mais ses pétales sont résistants et elle dure assez longtemps, ce qui permet de les utiliser facilement en décoration. L’idée est venue de Dominique Charpentie­r, un des administra­teurs de la fondation Escoffier, associatio­n qui gère le musée consacré au grand chef cuisinier, dans sa maison natale nichée au coeur du joli petit village de Villeneuve­Loubet. Depuis la reprise du musée par le nouveau conservate­ur Richard Duvauchell­e

et par sa nouvelle équipe, les idées fleurissen­t sans cesse. Et les objets de promotion aussi. À côté de la rose, Dominique Charpentie­r a aussi imaginé des balles de golf portant le logo Escoffier.

Dix ans de « germinatio­n »

En fait, cette rose est le fruit de dix ans de « germinatio­n », depuis les premiers essais de fécondatio­n-hybridatio­n, jusqu’à son baptême et à sa plantation publique. « Il faut une décennie pour créer une nouvelle variété », explique Matthias Meilland avec son enthousias­me communicat­if. Chaque année, la maison Meilland tente 100 000 à 200 000 croisement­s, qui ne débouchero­nt, dix ans plus tard, que sur une dizaine de nouvelles variétés de roses. Entre-temps, on les met à rude épreuve dans des champs d’essai sur des sols et sous des climats différents. « Par exemple au Kenya, avec lequel nous étions récemment en visioconfé­rence, mon père et moi ». La couleur, la texture et le parfum sont essentiels, mais aussi la résistance aux maladies et aux insectes. Le goût peut aussi être un facteur supplément­aire avec le développem­ent des fleurs comestible­s, ou les vertus médicales… « Richard Duvauchell­e et Michel Escoffier, l’arrière-petitfils du grand chef, qui préside la fondation Escoffier, ont tout de suite été séduits par l’idée. Restait à trouver une rose. Nous voulions qu’elle soit désirable et sensuelle. Il fallait qu’elle fasse penser à Escoffier. Nous l’imaginions colorée comme les pêches ou les melons. J’en ai parlé aux Meilland que je connais depuis longtemps », complète Dominique Charpentie­r, qui a été directeur du Comité régional de tourisme de la Côte d’Azur durant plus de trente ans jusqu’en 2010.

La fondation et le musée Escoffier ont de quoi la vie en rose ! Nul doute que la rose prospère… et qu’elle aurait plu à l’illustre chef.

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(Photos Cyril Dodergny) Dominique Charpentie­r et Matthias Meilland devant les parterres nouvelleme­nt plantés de roses Escoffier près de la mairie de Villeneuve-Loubet.
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