Centres aérés : jouer pour mieux apprendre
Chaque jeudi de l’été, les centres de loisirs de Menton mettent en place le dispositif 2S2C. Un moyen d’éveiller à la culture ou au sport, par la pratique
Cour de récréation de l’école Saint-Exupéry, située sur les hauteurs de Menton. Le soleil tape, les enfants s'amusent dehors, inlassablement. Ils participent à l’atelier « tri sélectif », proposé par le service Jeunesse de la ville. À côté, d’autres jouent à « Just Dance » ou font du basket. Ce matin, c’était lecture collective d’une histoire, pour découvrir le patrimoine. Une journée comme une autre. Une de ces « journées apprenantes », où le savoir se doit d’être ludique.
Environ enfants accueillis
Chaque jeudi, l’école, devenue centre de loisirs pour l’été, met en place le dispositif 2S2C (Sport Santé Culture Civisme), hérité du déconfinement. « Cela aurait été dommage de ne pas le maintenir pendant les grandes vacances, alors qu’il venait juste de voir le jour », affirme Stéphane Bascoul, responsable du service Jeunesse. Le 5 juin dernier, il avait en effet été annoncé en grande pompe par le ministre de l’Éducation, JeanMichel Blanquer, pour mieux encadrer les enfants à l’ère du Covid-19. « L’État nous a donné le feu vert et nous subventionne à hauteur de 80 %, nous ne pouvions que continuer sur notre lancée », assure-t-il. L'enjeu est simple, mais décisif : enseigner des matières scolaires au travers du jeu. « L’atelier flamenco, par exemple, nous a permis d’aborder l’histoire espagnole en douceur. Nous essayons toujours de trouver l’équilibre entre loisir et éducation. Dans une démarche complémentaire de l'école. Telle est la coéducation », martèle Habiba Paillac, conseillère municipale déléguée à la Jeunesse. Quatre cent cinquante Mentonnais, âgés de trois à dix ans, profitent aujourd’hui du dispositif. Et de l'inventivité de leurs encadrants.
Un large panel d'activités
Ils sont environ quatrevingts animateurs, soit un pour dix enfants, répartis sur tout l'été et sur cinq écoles de la ville. C'est une de plus que l'année dernière. « Le but était de créer des plus petits groupes afin de mieux respecter les mesures sanitaires », explique Stéphane Bascoul. Pour s’adapter aux aléas du Covid-19 et pallier l'absence de ramassage scolaire, les enfants sont désormais rassemblés par quartier, et non plus par âge. Mais partout, sont proposées des activités aussi ludiques qu’instructives : jardinage, ateliers scientifiques ou philosophiques, yoga, peinture, diététique, courses d’orientation, apprentissage du vélo, zumba, théâtre, céramique, jeu de l’oie pour apprendre l’histoire de la ville... Des rencontres au musée de la Préhistoire et à la ludothèque font également partie du programme. « Car nous travaillons main dans la main avec nos partenaires. Quand nous sortons de nos compétences, nous faisons appel à des intervenants extérieurs, issus de la culture ou du sport », précise Habiba Paillac. Les sourires sont unanimes, chez les petits et les grands. Un parfum de satisfaction embaume le préau de Saint-Exupéry. « Espérons maintenant que le dispositif 2S2C sera maintenu à la rentrée », avoue-telle. Serait-ce une manière de réinventer l'école ? Les centres de loisirs peut-être déjà.