En pleine baignade, elle fait face à un requin... mort
À Bormes-les-Mimosas, une vacancière a fait, hier, une découverte surprenante : un requin, inerte, de 2,5 mètres
Les nageurs adeptes du cap Bénat, sur le littoral borméen (Var), ont été à la fois séduits et stupéfaits à la vue d’un requin griset au niveau du domaine privé du cap Bénat, ce jeudi midi. L’énorme poisson aurait, selon toute vraisemblance, dérivé vers les côtes, porté par une vague. D’habitude, le poisson qui fait certes l’objet d’une pêche importante en mer Méditerranée, est surtout aperçu au large, ou bien en surface pendant la nuit pour se nourrir. Cette fois, il flottait à 30 mètres du rivage, ventre apparent. Selon, Ariane Girard, 18 ans, qui faisait une sortie aquatique en masque et tuba avec ses cousins, la bête pouvait, à vue d’oeil peser environ 200 kilogrammes. « J’étais impressionnée, explique la vacancière. Il était vraiment gros, et mesurait au moins 2,50 mètres. »
« On a cru qu’il était vivant »
Passées quelques minutes d’effroi - « on a cru qu’il était vivant »-, la Lyonnaise s’est approchée de l’animal, « comme tous les plongeurs » présents à cette heure de pointe. « Le corps inerte était en bon état, il flottait à l’envers et se balançait avec le courant qui était très fort ce (jeudi). Et dans l’eau, on voyait très bien ses yeux verts fluorescents. »
Munie de sa caméra GoPro, la future étudiante en classe préparatoire a décelé deux trous de part et d’autre de l’épine dorsale, d’un diamètre « équivalent à un harpon ».« Une gaffe, précise le biologiste marin Matthieu Lapinski, une sorte de harpon à main pour remonter un poisson à bord ».
Le spécialiste, président de l’association Ailerons – qui oeuvre pour l’étude et la conservation des requins et des raies de Méditerranée – confirme : « A priori, il s’agit d’un requin griset, Hexanchus griseus. C’est une espèce de grand fond [1 500-2 000 mètres de profondeur. Ndlr.] qui est autorisée à la pêche. » Le requin griset n’est pas une espèce dangereuse pour l’homme. Néanmoins, lors de prises en pêche, il peut mordre pour se défendre.
Hissé sur le rivage à main nue
Ce jeudi, à leur retour sur la plage, Ariane et ses cousins ont tenté de faire enlever le squale par des spécialistes de la sécurité animalière. En vain. D’autres plongeurs l’ont eux hissé à la calanque Saint-Jean à main nue. L’origine des plaies reste pour l’instant inconnue, en l’absence d’autopsie. Selon l’expert, le requin pourrait avoir été « rejeté mort par un pêcheur professionnel ».