Monaco-Matin

« On m’a sali »

Il réclame  M€ à l’Agence mondiale antidopage

-

Maître Jacques Boedels est le conseiller de Zelimkhan Khadjiev. Cet ancien lutteur livre les raisons qui l’ont poussé, dans le respect de la volonté de son client, à faire appel des quatre ans de suspension devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne (Suisse). Dans son mémoire introducti­f d’appel de 11 pages, que nous avons pu consulter, l’avocat avance quatre axes de défense afin d’obtenir l’annulation de la sanction à l’encontre du Niçois.

La nullité du contrôle Le premier argument opposé à la Fédération internatio­nale de lutte (World Wrestling) concerne la réalisatio­n du contrôle ellemême. Le 21 septembre, le lutteur niçois n’a pas été accompagné par un homme lors du prélevemen­t de son urine, mais par une femme. Or, « le préleveur ainsi que l’escorte qui conduit le sportif au prélèvemen­t doivent être du même sexe », rappelle Maître Boedels. Photo à l’appui, il tente d’obtenir la nullité du contrôle réalisé par l’Internatio­nal Testing Agency (ITA, en charge des contrôles antidopage pour la Fédération internatio­nale de lutte). « On lui a reproché de ne pas avoir fait de réserve et d’avoir signé la feuille du contrôle. Il sort d’un championna­t du monde, vient de se qualifier pour les Jeux. Ce n’est pas un juriste, il ne va pas se casser la tête », avance l’avocat. Pour l’aider dans son argumentai­re, le conseiller exploite le cas de Renaud Lavillenie. Le perchiste français avait dû repasser un contrôle antidopage en janvier 2014. Alors qu’il venait de battre le record de France, le Clermontoi­s avait été accompagné par une femme et non un homme au moment de sa prise d’urine.

Maître Boedels plaide également « l’utilisatio­n du produit incriminé par inadvertan­ce, sans volonté de se doper, à des doses insignifia­ntes » et « l’absence d’indépendan­ce » du juge canadien Adam Klevinas. Ce dernier a mené l’audience de Khadjiev le 6 juillet dernier pour World Wrestling, mais il a été l’avocat de l’Agence mondiale antidopage. Enfin, il met en demeure

l’AMA qui ne disposerai­t d’aucune étude sérieuse démontrant le caractère dopant du Vastarel (lire ci-dessous). Dans ce cadre, il lui réclame 1M€ de dommages et intérêts « pour préjudice de carrière et préjudice moral. » « Si vous demandez 1€ symbolique, vous n’êtes pas pris au sérieux, justifie-t-il. Condamner

quelqu’un alors que le produit n’est pas dopant et n’a pas fait l’objet d’études, constitue aussi une violation au droit à un procès équitable. »

Si le TAS déboute son client, Maître Boedels pourrait ainsi se tourner vers «la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg ».

 ??  ?? Suspendu  ans pour la prise d’un produit que son avocat juge « non dopant » ,le Niçois espère être blanchi et récupérer des dommages et intérêts conséquent­s.
Suspendu  ans pour la prise d’un produit que son avocat juge « non dopant » ,le Niçois espère être blanchi et récupérer des dommages et intérêts conséquent­s.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco