« Certains m’ont lâché »

A la suite de son contrôle positif, Zelimkhan Khadjiev a été «viré» de l’INSEP où il s’entraînait depuis ses  ans. Il est donc revenu vivre à Nice « juste avant le confinement », dans le quartier de la gare, avec ses parents et sa petite soeur pour laquelle il joue « le taxi » . C’est dans ce cadre familial très fort qu’il essaie de remonter la pente. Mais rien n’est simple.

« Ma mère a été choquée. Elle m’a demandé comment c’était possible. Aujourd’hui encore, quand je la croise à la maison, je vois de la tristesse dans son regard. » Son histoire n’a pas seulement impacté ses proches, elle a aussi eu une incidence sur les regards extérieurs. « Les gens ne savent plus comment se comporter avec moi. Ils sont différents depuis mon contrôle positif. Et ça a commencé déjà à l’INSEP. Seuls mes vrais amis savent s’y prendre. Je n’aime pas qu’on ait pitié de moi, qu’on me pense fragile. Même si certaines personnes m’ont lâché, à commencer par mon club de Saint-Yrieix (Haute-Vienne, NDLR) dont je n’ai plus de nouvelles. Ayant été pris pour dopage, on m’a retiré mes aides financières. L’armée de terre me soutient encore jusqu’à la fin de l’année (il y est caporal dans l’armée des champions). Ensuite, je suis débrouillard, je trouverai bien quelque chose à faire. C’est pour toutes ces raisons que demander M€ de dommages et intérêts est justifié au vu du préjudice moral et d’image. L’image, chez les Tchétchènes, c’est important. Je n’aurais jamais pris le risque de tout perdre. »