Monaco-Matin

L’organisate­ur du salon Art Monaco à l’amende

- J.M.F.

Le salon « Art Monaco », programmé à l’automne  et dédié à l’art contempora­in, ne s’était pas terminé dans de bonnes conditions. Un des prestatair­es de services, en l’occurrence le Fairmont Monte-Carlo, avait déposé plainte à la suite d’un virement de   € jamais parvenu dans la comptabili­té du palace. L’organisate­ur de l’événement, semble-t-il, avait clôturé son compte bancaire le même jour que l’émission du transfert de fonds effectué au nom de l’établissem­ent hôtelier… Soupçonné d’escroqueri­e, le prévenu était absent à l’audience du tribunal correction­nel, mais représenté par son conseil. Évidemment, beaucoup de questions sont restées sans réponses face à une barre déserte. Toutefois, même avec peu d’éléments intentionn­els, le président Florestan Bellinzona a pu instruire ce dossier litigieux et relever l’infraction.

« L’homme mis en cause ,détaille-t-il, acrééenle salon internatio­nal Art Monaco. Au cours de l’édition , il a fait une réservatio­n pour un dîner au Fairmont. La direction a sollicité en garantie le versement d’arrhes. À la suite de cet accord, un ordre de virement d’une dizaine de milliers d’euros était émis. Mais il n’est jamais arrivé sur le bon compte. Aujourd’hui, cet individu poursuivi pour escroqueri­e ne travaille plus. Ses casiers sont vierges. »

« C’est incohérent ! »

À l’heure des réquisitio­ns du parquet, l’informatio­n apparaît bouclée. Le premier substitut Olivier Zamphiroff compulse les pièces avec moult photos et attestatio­ns de moralité : « L’activité de ce personnage se déroulait sur l’accumulati­on de dettes. Il n’arrive pas à rembourser ? La manoeuvre frauduleus­e illustrée par des copies d’écran est confirmée par des règlements annoncés aux créanciers qui n’arriveront jamais. En revanche, cet organisate­ur ne se prive pas, au cours de cette période, de dépenser   € pour un billet d’avion. Je demande une peine de prison et une amende entre   € et   € que vous pourrez assortir du sursis. »

« Je vais demander la relaxe, avance avec conviction Me Hervé Campana, pour la défense. Il a bien eu ordre de donner l’argent. Pourquoi n’est-il jamais arrivé ? Par manque de provisions sur le compte ? Mon client a-t-il annulé le virement ? Non ! On est sur des services internet ! Est-ce le résultat d’une simple erreur de manipulati­on ? Aucun document précis démontre l’annulation six heures après son ordre. » Et de combattre les conclusion­s du ministère public : « Vous avez un homme d’affaires qui organise un événement à Monaco dont le coût tourne autour des   €. Toutes les factures ont été réglées depuis . Où est l’empire bâti sur une accumulati­on de dettes ? C’est incohérent ! Il n’y a pas assez d’éléments pour prouver à la fois l’escroqueri­e et l’annulation. Regardez ! La partie civile n’est pas là. Donc pas de victime… » Après avoir délibéré, le tribunal a considéré que c’était bien le prévenu qui avait annulé le virement. La sanction ?   € d’amende.

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Soupçonné d’escroqueri­e, le prévenu écope de   € d’amende. (Photo M.A.)

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