Monaco-Matin

Du piano de Chamayou au violon de Capuçon

Ce soir, deuxième concert consacré aux sonates pour violon et piano de Beethoven

- ANDRÉ PEYREGNE

Et voilà qu’en plus des exigences sanitaires, la météo s’en mêle ! Rien n’est simple.

Lundi soir, les rafales de vent et la menace d’orage ont contraint les organisate­urs à faire rentrer à l’intérieur de la basilique le récital de Bertrand Chamayou. Cela a entraîné des difficulté­s dans la diffusion du concert sur internet, d’après les échos qui nous sont parvenus.

Pour ce qui est du concert lui-même, il fut splendide. Il y avait autant d’électricit­é dans l’air que sous les doigts du pianiste.

Chamayou l’enchanteur !

Il a fait flamboyer quelques grandes oeuvres de Debussy, Ravel ou Liszt. Les « Feux d’artifice » de Debussy eurent un rare éclat. Devant les dorures du grand choeur de l’église, son piano parut si monumental qu’on crut entendre un grand orgue. Les échos mystérieux de la « Cathédrale engloutie » de Debussy montèrent magnifique­ment.

Parfois, l’orgue se transforma­it en harpe et l’on entendait alors ruisseler les « Jeux d’eau de la villa d’Este » de Liszt. Orgue ou harpe : le piano de Chamayou était tout cela à la fois. Un vrai enchanteur ! La météo, pour ce soir, nous est promise clémente. On retrouvera un artiste que l’on admire depuis des années à Menton : le violoniste Renaud Capuçon. Pendant la toute la période de confinemen­t, on ne l’a pas quitté sur les réseaux sociaux. Il donnait son récital quotidien, organisait des concerts à distance avec des jeunes, lesquels apparaissa­ient dans des petits carrés sur le puzzle de nos écrans d’ordinateur­s.

Il multipliai­t les passages à la télévision. Il lança un appel au ministre de la Culture pour créer un plan d’urgence pour les artistes en difficulté. Qu’en a-t-il résulté ? Le ministre a changé…

Ce soir, il jouera les sonates numéros 5, 7 et 8 de Beethoven. La numéro 5 est la célèbre sonate « du Printemps ».

Accompagné par le pianiste prodige Kit Armstrong

Il sera accompagné par un pianiste que l’on avait entendu les années précédente­s au Musée Cocteau, Kit Armstrong. Ce surdoué natif de Los Angeles n’a pas le C.V. de tout le monde. À dix ans, il avait déjà composé plus de quinze oeuvres. Repéré à 14 ans par l’illustre pianiste Alfred Brendel, il devient l’un de ses rares élèves. Un film, « Set the Piano Stool on Fire », raconte la relation du maître et de l’élève. Mais ce petit génie étudie les mathématiq­ues. Résultat : une maîtrise à l’Université de Paris VI.

Ce soir, l’équation sera simple : faire coïncider le Printemps de Beethoven avec l’été de Menton.

 ??  ?? Lundi soir, le pianiste Bertrand Chamayou a joué à l’intérieur de la basilique Saint-Michel en raison du mauvais temps. (Photo Cyril Dodergny)
Lundi soir, le pianiste Bertrand Chamayou a joué à l’intérieur de la basilique Saint-Michel en raison du mauvais temps. (Photo Cyril Dodergny)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco