La drôle de matinée de Gisèle Charles, veuve toulonnaise de ans
Complètement sous le charme ! Hier, en fin d’après-midi, Gisèle Charles n’en revient toujours pas du visiteur qu’elle a reçu en fin de matinée dans son modeste appartement du Pont-du-Las. Pourtant, Emmanuel Macron a beau être président de la République, ce n’est pas vraiment l’importance du personnage qui a impressionné cette Toulonnaise née à Oran, en Algérie, voilà 80 ans. Il est « sympathique comme tout », s’extasie la vieille dame, assise à la même place que quelques heures plus tôt, lorsque le chef de l’État s’est installé à ses côtés. « Chaleureux »,« naturel »,« simple »,« d’une gentillesse terrible », « courtois » et puis aussi « beau, mieux qu’à la télé »… : Gisèle ne tarit pas de superlatifs au moment de décrire celui qui, hier, est définitivement devenu « son » président : « Maintenant, je l’apprécie plus ! »
De l’importance d’échanger
Si elle en a profité pour présenter des doléances au Président ? « Non, je ne lui ai rien demandé.
C’est lui qui m’a posé des questions : il m’a interrogé sur les personnes qui m’entourent, sur comment je suis… »
Seule depuis 2003 et le décès de François son mari, Gisèle vit aujourd’hui entourée d’aides à domicile, d’infirmiers qui, chaque jour, se succèdent. Son fils JeanYves vit à Toulon et lui rend visite aussi souvent que son travail le lui permet. L’octogénaire a aussi deux autres enfants – un fils et une fille – qui vivent loin, sept petits-enfants et deux arrière-petitsenfants.
Ainsi explique Gisèle, les journées sont parfois longues. « Le matin, je me lève, je me douche, je prends mon petit-déjeuner. Ce sont les après-midi qui sont le plus longs. » Heureusement, sa vue est encore bonne et la vieille dame dévore les livres que lui envoie sa fille. Mais, confie Jean-Yves, « elle passe parfois plusieurs jours sans personne d’autre que ceux qui s’occupent d’elle ». Le problème, ajoutet-il, « c’est le jour où elle aura aussi besoin d’un garde de nuit… et le budget que ça représente ».
« Ça m’a mis de la joie ! »
Emmanuel Macron, lui, a insisté sur « l’importance d’échanger avec des personnes ». En retour, Gisèle a surpris le chef de l’État en l’interpellant sur tous les échanges qu’il a, lui. « Elle lui a dit qu’il était courageux de faire toutes ces visites en pleine crise sanitaire, qu’il prenait beaucoup de risques », raconte Jean-Yves. Et Gisèle d’acquiescer, ravie. « Ils m’ont remonté le moral », lance-t-elle.
On aurait pourtant pu croire qu’un tel chambardement la perturberait. Au contraire : « Ça m’a mis de la joie ! » Il faut dire, explique Jean-Yves, que les équipes du Président ont tout géré de A à Z,« dans le respect »:« C’est une grosse machine et, pourtant, on l’a probablement moins ressentie que les gens dans les embouteillages causés dans le quartier ! » Déjà, la veille – lundi –, une équipe était venue repérer les lieux, vérifier que l’appartement et ses accès pouvaient recevoir le Président. « Quand maman l’a appelé, mon frère a d’abord ri, puis il s’est inquiété quand elle lui a dit qu’il y avait des tas de gens chez elle, pensant à une arnaque. Mais finalement c’était vrai. Vous vous rendez compte : Emmanuel Macron vient à Toulon et il vient ici, chez ma mère. Et il n’y a pas passé deux minutes, mais quarante-cinq ! », s’étonne encore Jean-Yves. À ses côtés, Gisèle, elle, emmagasine toutes ces visites, pour en faire les souvenirs qui l’accompagneront lorsque le temps s’étirera plus que de raison.