RECORD DU MONDE !
Le perchiste américain, qui a déclaré forfait hier soir car ses perches n’étaient pas arrivées, s’était confié auparavant sur la difficulté des athlètes à pouvoir simplement faire leur travail…
Cheptegei prince du 5 000 mètres à Herculis
Un meeting marqué par de gros chronos
C’était le premier événement sportif de Monaco depuis la crise sanitaire (lire en pages sports). Un événement qui s’est déroulé dans des conditions étranges, puisque, par définition, un meeting d’athlétisme consiste à faire montre de ses performances devant un public, si possible en délire. Or, hier soir, la jauge était limitée, les spectateurs masqués, et éloignés les uns des autres. Ces conditions spéciales, Sam Kendricks, double champion du monde de saut à la perche, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, et premier lieutenant de l’armée de réserve des États-Unis, les connaissait lorsque nous nous sommes parlé, jeudi. Avant même de savoir que ses perches manqueraient à l’appel et qu’il ne pourrait pas sauter, il nous a expliqué la difficulté de simplement « faire son job » en période de crise sanitaire, tout en saluant le courage de ceux qui maintiennent leurs événements.
C’est un été particulier, ne pensez-vous pas ?
C’est un été très particulier. Malheureusement, nous sommes dans une période spéciale, où tout le monde est prêt à annuler un évènement, ou une participation, en fonction de ce que chacun perçoit comme sûr ou non. Il est donc difficile de trouver des occasions de faire mon travail. Il y a déjà eu des moments étranges tout au long de l’histoire où les athlètes ont lutté pour avoir ces occasions. Aujourd’hui, la chance que nous avons, c’est que tout le monde est sur un front uni pour revenir à quelque chose de normal. Personne ne veut rester dans la situation actuelle, et c’est une bonne chose.
Et c’est ce qui donne naissance à une grande rencontre comme ici à Monaco.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez accepté de participer ?
Absolument. Je suis à l’apogée de mes capacités en tant qu’athlète, et il est donc de ma responsabilité de dire que nous devons aller de l’avant. Même si la période est étrange, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas rester en retrait mais plutôt aller intelligemment de l’avant. J’applaudis vraiment les organisateurs et les clubs, tout le monde ici à Monaco de nous recevoir. C’est le premier vrai meeting extérieur de cette saison. J’ai donc naturellement tenu à y participer pour montrer que je veux aller de l’avant. Si nous disons tous que nous avons peur, tous ceux qui nous regardent auront peur également.
Dans quel état d’esprit avezvous abordé ce retour sur la piste ? Étiez-vous nerveux ?
Je n’ai eu absolument aucun problème. Je n’ai pas peur du virus personnellement. J’ai la chance d’être jeune et robuste. Considérant ce que j’ai fait en tant que soldat et en tant qu’athlète, participer à ce meeting ne me semblait pas du tout risqué. Mais devoir traverser toutes les épreuves administratives et de contrôle aux frontières, pour faire mon travail, ça m’a vraiment compliqué la tâche. C’est cela qui rend plus difficile le fait d’être un athlète ces temps-ci. Mais je voulais absolument venir, et il n’y a absolument rien qui aurait pu m’en empêcher.
Comment vous êtes-vous entretenu pendant le confinement ?
Je vis dans une toute petite ville, sans aucun voisin. J’ai donc pu me servir des grands espaces et du merveilleux soleil pour m’entraîner, comme je le faisais quand j’étais enfant. Par contre, je n’avais pas accès aux installations de l’école, comme à l’époque, mais de toute façon je n’en avais pas vraiment besoin pour juste rester en forme. Ça m’aurait aidé à être au top de ma forme, mais je savais que viendrait le moment où je pourrais de nouveau m’entraîner correctement. J’ai de la chance de ne pas vivre dans une grande ville.
En tant qu’athlète, vous serez les seuls à ne pas porter un masque. Qu’est-ce que cela implique d’un point de vue sanitaire pour vous ?
Pour venir, j’ai dû prouver deux fois que je ne suis pas porteur du virus. Je suis un homme clean, si je peux dire. Et ici, tout le monde a fait un excellent travail pour maintenir chaque athlète dans une bulle, pour que nous puissions nous exercer dans les meilleures conditions.
Avez-vous pu profiter de Monaco ?
Absolument ! (il rit) J’ai une vue magnifique depuis mon balcon !