Monaco-Matin

RECORD DU MONDE !

Le perchiste américain, qui a déclaré forfait hier soir car ses perches n’étaient pas arrivées, s’était confié auparavant sur la difficulté des athlètes à pouvoir simplement faire leur travail…

- PROPOS RECUEILLIS PAR LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Cheptegei prince du 5 000 mètres à Herculis

Un meeting marqué par de gros chronos

C’était le premier événement sportif de Monaco depuis la crise sanitaire (lire en pages sports). Un événement qui s’est déroulé dans des conditions étranges, puisque, par définition, un meeting d’athlétisme consiste à faire montre de ses performanc­es devant un public, si possible en délire. Or, hier soir, la jauge était limitée, les spectateur­s masqués, et éloignés les uns des autres. Ces conditions spéciales, Sam Kendricks, double champion du monde de saut à la perche, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, et premier lieutenant de l’armée de réserve des États-Unis, les connaissai­t lorsque nous nous sommes parlé, jeudi. Avant même de savoir que ses perches manqueraie­nt à l’appel et qu’il ne pourrait pas sauter, il nous a expliqué la difficulté de simplement « faire son job » en période de crise sanitaire, tout en saluant le courage de ceux qui maintienne­nt leurs événements.

C’est un été particulie­r, ne pensez-vous pas ?

C’est un été très particulie­r. Malheureus­ement, nous sommes dans une période spéciale, où tout le monde est prêt à annuler un évènement, ou une participat­ion, en fonction de ce que chacun perçoit comme sûr ou non. Il est donc difficile de trouver des occasions de faire mon travail. Il y a déjà eu des moments étranges tout au long de l’histoire où les athlètes ont lutté pour avoir ces occasions. Aujourd’hui, la chance que nous avons, c’est que tout le monde est sur un front uni pour revenir à quelque chose de normal. Personne ne veut rester dans la situation actuelle, et c’est une bonne chose.

Et c’est ce qui donne naissance à une grande rencontre comme ici à Monaco.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez accepté de participer ?

Absolument. Je suis à l’apogée de mes capacités en tant qu’athlète, et il est donc de ma responsabi­lité de dire que nous devons aller de l’avant. Même si la période est étrange, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas rester en retrait mais plutôt aller intelligem­ment de l’avant. J’applaudis vraiment les organisate­urs et les clubs, tout le monde ici à Monaco de nous recevoir. C’est le premier vrai meeting extérieur de cette saison. J’ai donc naturellem­ent tenu à y participer pour montrer que je veux aller de l’avant. Si nous disons tous que nous avons peur, tous ceux qui nous regardent auront peur également.

Dans quel état d’esprit avezvous abordé ce retour sur la piste ? Étiez-vous nerveux ?

Je n’ai eu absolument aucun problème. Je n’ai pas peur du virus personnell­ement. J’ai la chance d’être jeune et robuste. Considéran­t ce que j’ai fait en tant que soldat et en tant qu’athlète, participer à ce meeting ne me semblait pas du tout risqué. Mais devoir traverser toutes les épreuves administra­tives et de contrôle aux frontières, pour faire mon travail, ça m’a vraiment compliqué la tâche. C’est cela qui rend plus difficile le fait d’être un athlète ces temps-ci. Mais je voulais absolument venir, et il n’y a absolument rien qui aurait pu m’en empêcher.

Comment vous êtes-vous entretenu pendant le confinemen­t ?

Je vis dans une toute petite ville, sans aucun voisin. J’ai donc pu me servir des grands espaces et du merveilleu­x soleil pour m’entraîner, comme je le faisais quand j’étais enfant. Par contre, je n’avais pas accès aux installati­ons de l’école, comme à l’époque, mais de toute façon je n’en avais pas vraiment besoin pour juste rester en forme. Ça m’aurait aidé à être au top de ma forme, mais je savais que viendrait le moment où je pourrais de nouveau m’entraîner correcteme­nt. J’ai de la chance de ne pas vivre dans une grande ville.

En tant qu’athlète, vous serez les seuls à ne pas porter un masque. Qu’est-ce que cela implique d’un point de vue sanitaire pour vous ?

Pour venir, j’ai dû prouver deux fois que je ne suis pas porteur du virus. Je suis un homme clean, si je peux dire. Et ici, tout le monde a fait un excellent travail pour maintenir chaque athlète dans une bulle, pour que nous puissions nous exercer dans les meilleures conditions.

Avez-vous pu profiter de Monaco ?

Absolument ! (il rit) J’ai une vue magnifique depuis mon balcon !

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 ?? (Photo AFP) ?? Sam Kendricks a le sens du devoir. Pour lui, il faut aller de l’avant, continuer à vivre et à faire vibrer les foules.
(Photo AFP) Sam Kendricks a le sens du devoir. Pour lui, il faut aller de l’avant, continuer à vivre et à faire vibrer les foules.
 ?? (Photos Cyril Dodergny) ?? Organisate­urs, spectateur­s, entraîneur­s… tout le monde, à part les athlètes bien sûr, était masqué hier soir au Louis-II. Plus ou moins correcteme­nt, pour ce qui concerne le public, probableme­nt en raison de la chaleur.
(Photos Cyril Dodergny) Organisate­urs, spectateur­s, entraîneur­s… tout le monde, à part les athlètes bien sûr, était masqué hier soir au Louis-II. Plus ou moins correcteme­nt, pour ce qui concerne le public, probableme­nt en raison de la chaleur.
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