Monaco-Matin

Deux autres projets : restaurer une rue, et un hôpital

-

« C’était important pour nous de monter un projet avec différente­s échelles et différents thèmes. On ne voulait pas se concentrer sur une seule chose », explique Emmanuel. Si la mise en place d’une collecte répondait ainsi à une urgence absolue, deux autres volets suivront, à plus long terme : la prise en charge d’une rue de Beyrouth touchée par l’explosion, et la participat­ion à la reconstruc­tion d’un hôpital public.

« Les habitants devront vivre avec les conséquenc­es du drame pendant des mois, voire des années. Alors que la mémoire collective, elle, ne retiendra que quelques jours… », complète Joseph. Ajoutant que le montant de la reconstruc­tion de la ville serait évalué à 4 ou 5 milliards de dollars. Que beaucoup de rues n’étaient pas en première ligne mais ont été très durement touchées, sans apparaître pour autant dans la couverture médiatique.

Les membres de l’associatio­n entendent se tourner vers l’une d’entre elles, située dans un quartier défavorisé. « Nous évaluerons et répondrons aux besoins des habitants de la rue et contribuer­ons, tant financière­ment que matérielle­ment, à la reconstruc­tion de l’infrastruc­ture publique ainsi que des maisons des résidents de la rue », font-ils savoir.

« Effets directs »

Le nom de l’hôpital auquel ils viendront en aide est par ailleurs déjà connu. Il s’agit de l’hôpital Quarantina, un établissem­ent public soutenu par l’associatio­n locale ASSAMEH - Birth & Beyond, dans le but de réaménager la section pédiatriqu­e qui offre des services médicaux aux enfants. « Une étudiante membre de notre groupe entretient déjà des liens avec l’hôpital grâce à son père, docteur », glisse Joseph.

« Les dégâts y sont grands, poursuit Alain. D’autres associatio­ns sont déjà sur le coup mais nous avons souhaité nous unir. L’hôpital a refusé les aides du gouverneme­nt, ce qui est tout à fait compréhens­ible. Mais sans aide, ils ne pourront pas se redresser. »

De son point de vue, les actions en soutien aux Beyrouthin­s doivent se faire à divers niveaux. Des grandes organisati­ons jusqu’aux petits groupes tels que Sciences Po Med Liban. « L’avantage d’une structure comme la nôtre, c’est qu’on voit les effets directs. On va communique­r sur les résultats, les impacts. Le donneur sera au courant de tout. Notre action est localisée et visible ; on saura où chaque euro va. »

 ?? (Photo C.L.) ?? De nombreuses rues ont été détruites.
(Photo C.L.) De nombreuses rues ont été détruites.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco