Monaco-Matin

Port du masque : l’obligation est-elle respectée ?

Le masque doit être porté sur certaines zones. Nous avons suivi les policiers municipaux lors d’une patrouille. Souvent exemplaire­s et parfois distraits, les passants se plient majoritair­ement à la mesure

- Textes : Stéphanie WIÉLÉ Photo : Dylan MEIFFRET

Rayés, à pois ou à fleurs, aux couleurs de l’AS Monaco ou simplement blanc immaculé... Entre originalit­é et discrétion, le masque de protection contre le coronaviru­s est devenu l’accessoire indispensa­ble des vacances. Depuis le 5 août, il est désormais obligatoir­e dans certaines zones fréquentée­s de Menton (lire par ailleurs). « Après plusieurs jours de sensibilis­ation au port du masque, nous sommes passés à la verbalisat­ion. Mais celle-ci n’est pas systématiq­ue. La priorité, c’est le dialogue et l’informatio­n », rassure Hervé Quintavall­a.

Le chef de service de la police municipale constate que la majorité des habitants et des vacanciers jouent le jeu. Souvent, ils oublient de porter le masque et l’ont au fond du sac ou dans la boîte à gants de la voiture. « Nous avons rencontré beaucoup de vacanciers français dans ce cas-là. Une fois qu’ils connaissen­t la règle, ils coopèrent. Il y a également des étrangers qui ne comprennen­t pas notre langue. Difficile pour eux d’avoir toutes les informatio­ns avec précision alors il faut être pédagogue.»

Une trentaine de verbalisat­ions

Dans de rares cas, Hervé Quintavall­a verbalise. Depuis le 12 août, une trentaine de personnes ont dû payer la sanction qui s’élève à 135 euros. « Il s’agissait de gens de mauvaise foi qui – après de multiples demandes – ont refusé de porter le masque. Ils n’en voyaient même pas l’utilité. » Avant-hier, le chef de service de la police municipale, accompagné d’un agent, a patrouillé dans le centre-ville de Menton. Dès le début de la zone piétonne, des badauds s’avancent vers eux et les questionne­nt sur la réglementa­tion. Armé de flyers, Hervé Quintavall­a rappelle le périmètre de sécurité du port du masque obligatoir­e et désigne les pylônes explicatif­s qui ont été installés aux entrées et sorties des zones. « Et si je circule à vélo sur la promenade du Soleil, dois-je porter un masque ? », questionne un passant. « Oui, car c’est un axe réglementé », rappelle Hervé Quintavall­a.

Certains rechignent et négocient

Évidemment, il y a quelques exceptions à la règle. Notamment au moment de la déambulati­on méditative qui s’exécute avec un cornet de glace à la main. « Bien sûr, dans ce cas-là, on laisse les gens tranquille­s, Mais, une fois qu’ils ont fini de manger ou de boire, s’ils sont dans une zone réglementé­e, ils doivent de nouveau se protéger le visage. » Masque calé sur le menton, le poignet ou le bras... près de la place du Cap, un groupe de jeunes vacanciers semble ne pas avoir connaissan­ce de la règle. Avec les deux mains, le policier mine la forme du masque et les rappelle à l’ordre. Message reçu, le groupe coopère. Venue pour la journée à Menton, Muriel s’empresse de rhabiller son visage. «Je n’étais pas courant de cette mesure mais j’y suis très favorable. Il faut imposer des règles car durant les vacances, les gens oublient les risques », confie-t-elle aux policiers. Déjà masqué, Nicolas un autre touriste, partage cet opinion. « Je viens de Miami, et làbas, le masque est obligatoir­e partout. Ça devrait être pareil en France...» Sur le parcours, au fur et à mesure des rencontres, on constate que certains promeneurs sont très favorables au port du masque obligatoir­e. Alors que d’autres semblent plus réservés. Même s’ils respectent la règle, certains passants avouent aux policiers ne pas y adhérer. « C’est vraiment nécessaire ? Avec ça, je me sens comme étouffée vous savez .... », confie une dame âgée. Plus loin, une famille joue la négociatio­n avec les policiers et une jeune femme du groupe finit par élever la voix. « Ça ne sert à rien et je n’ai pas envie de le porter », lâche-t-elle agacée. Calmement, les deux agents rappellent les risques. La jeune femme rebelle feint l’indifféren­ce et s’éloigne. « La prochaine fois que l’on se revoit, vous portez le masque, on est bien d’accord ? Sinon, ce sera 135 euros », avertit calmement le policier.

Ce jour-là, pas de verbalisat­ion mais la sensibilis­ation doit continuer pour assurer le respect des règles sanitaires. « Il faudra du temps pour que le masque devienne une habitude », présage Hervé Quintavall­a.

‘‘ La priorité, c’est le dialogue et l’informatio­n ”

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