Monaco-Matin

AS MONACO : NOUVELLE ÈRE

Après deux saisons chaotiques, le club princier aspire à travailler dans la sérénité et redevenir une place forte du football français. Niko Kovac et Paul Mitchell incarnent cette nouvelle ère

- VINCENT MENICHINI

Plus jamais ça ! C’est un peu l’idée à Monaco, après deux saisons que le club a traversées tant bien que mal, escorté de doutes et par les licencieme­nts de Jardim, ainsi que les échecs Henry et Moreno, qui n’ont pas fait du bien aux finances du club. Pour définitive­ment tourner le chapitre de la déliquesce­nce, après celui si exaltant du titre de champion de France et des exploits en Ligue des champions, l’ASM a attiré deux poids lourds du football européen : Paul Mitchell et Niko Kovac. Deux hommes qui avancent main dans la main et doivent incarner le renouveau du club de la Principaut­é, piètre 9e la saison passée. « Avec Mitchell, Monaco a fait un gros coup, glisse un agent, qui le connaît depuis son passage à Tottenham en tant que scout. Il faut lui laisser un peu de temps, mais c’est une machine de travail. »

Débauché du Red Bull Leipzig, le dirigeant anglais vient combler un vide béant à la direction sportive du club et accompagne­r Oleg Petrov, qui avait dû composer avec les choix douteux de Michael Emenalo et la méconnaiss­ance d’un milieu qu’il découvrait. Le bras droit de Dmitri Rybolovlev a payé pour apprendre et profité de l’arrêt du championna­t pour mener une profonde réflexion sur le futur club. En étroite collaborat­ion avec Mitchell, il a écarté Moreno pour faire la place à un entraîneur expériment­é en la personne de Niko Kovac. Agé de 48 ans, le technicien croate, qui a signé un contrat de trois ans, possède un riche CV et dégage une envie féroce de refaire de Monaco un club qui compte en Ligue 1. Dès les premiers entraîneme­nts, les joueurs ont pu se rendre compte que leur nouvel entraîneur n’était pas venu sur la Côte d’Azur pour vivre une expérience paisible. C’est même tout l’inverse à La Turbie, avec des séances très intenses, parfois longues, axées sur la débauche d’énergie et le don de soi. Pour mener à bien l’opération reconquête, Kovac n’a pas hésité à écarter des joueurs comme Keita Baldé et Jemerson, l’un des derniers survivants des champions de France 2017. En phase de reprise, Cesc Fabregas et Stevan Jovetic vont réintégrer le groupe, ce qui ne veut pas dire qu’ils échapperon­t au ménage estival qui a conduit à une quinzaine de départs, déjà.

Sidibé de retour, Ben Yedder capitaine mais...

Prêté la saison dernière à Everton, qui n’a pas levé l’option d’achat, Djibril Sidibé est également attendu dans les prochains jours à La Turbie. Son avenir princier reste en suspens mais l’expérience du champion du monde au sein d’un groupe rajeuni pourrait servir. Pour le moment, l’AS Monaco s’est fait discret sur le marché des transferts. Elle a conclu l’arrivée d’Axel Disasi (voir ci-contre) et enregistré le retour de prêt de Henry Onyekuru qui n’a jamais vraiment eu sa chance sur le Rocher. Ce dernier forme avec Gelson Martins, qui n’est plus suspendu, et Wissam Ben Yedder un trio d’attaque qui a de l’allure. Jusqu’à quand ? Car, l’avenir de l’internatio­nal français, meilleur buteur de la Ligue 1 la saison dernière (18), demeure incertain, malgré la volonté affichée du club de le garder. Acheté 40 millions d’euros l’été dernier, « WBY », capitaine lors des derniers matchs de préparatio­n et irréprocha­ble dans son investisse­ment au quotidien, ne serait pas insensible à l’intérêt d’un club qualifié pour la prochaine Ligue des champions.

Pour Monaco, avec ou sans Ben Yedder, l’histoire ne serait pas la même.

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(Photos EPA/Maxppp) Niko Kovac et Paul Mitchell : les deux nouveaux hommes forts de l’ASM.

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