Monaco-Matin

« Coexister »

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Présent ce soir-là, un spécialist­e local du loup assure que beaucoup de choses fausses ont été hurlées lors de l’interventi­on des éleveurs. Notamment sur le peu de valeur qui leur serait accordée. « Je sais qu’il est dur de trouver une brebis égorgée. Mais pour pallier ce côté difficile, toutes les bêtes tuées sont grassement indemnisée­s. Et cela fait presque  ans que le Parc national du Mercantour cherche des nouvelles solutions pour les accompagne­r », commente-t-il. Le plan national d’action sur le loup et les activités d’élevage – qui court jusqu’en  – permet par ailleurs la mise en place de bergers mobiles (des profession­nels qui intervienn­ent en zone de forte prédation pour s’occuper du troupeau d’un éleveur ayant besoin de repos) ou encore de maraudeurs pastoraux (qui sensibilis­ent notamment les randonneur­s aux comporteme­nts à adopter vis-à-vis des chiens de protection).

Quelle est la situation actuelle ? « Le loup progresse, regagne d’anciens territoire­s tels que le Massif central, les Vosges, la Normandie. L’analyse de crottes montre que des individus observés ici se sont retrouvés dans les Pyrénées. Avant, c’était une espèce banale, il y en avait dans tout le pays. Mais elle est très persécutée depuis le Moyen Âge. Il y a eu de grosses campagnes d’éradicatio­n et, en France, le dernier loup a été tué en . » Cela étant, il n’a jamais disparu en Espagne et en Italie, précise le spécialist­e. Et n’a donc pas tardé à être de nouveau observé dans l’Hexagone, signant son retour officiel en  dans le vallon de Mollières (Mercantour).

D’après le spécialist­e, « la question aujourd’hui n’est pas de l’éradiquer mais d’apprendre à coexister ». Une notion difficile à admettre pour certains, malgré la longue expérience acquise par le Mercantour comparé à d’autres zones nouvelleme­nt (re) colonisées par le loup. Malgré le fait que des secteurs proches aient avancé en ce sens.

« Nous sommes centrés sur le pastoralis­me mais des régions comme les Abruzzes, en Italie, font de l’écotourism­e autour du loup. Dans les zones où il n’a jamais disparu, il est intégré dans l’élevage : les profession­nels savent qu’ils perdront un pourcentag­e de leur troupeau. »

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