D’un passage rapide à Cagnes, Simenon s’y est installé
D’un passage lors d’une soirée dans le Haut-de-Cagnes, Georges Simenon y resta et s’offrit un pied à terre dans la montée de la bourgade. Sur l’invitation de Betty et Georges Ulmer, l’écrivain belge et son épouse rencontrèrent ce soir-là de nombreuses personnalités : Suzy Solidor, Mouloudji, Robert Hossein, Marina Vlady et même Brigitte Bardot. Une nuit de fête qui s’est terminée au petit matin. Le célèbre auteur a passé la matinée à sympathiser avec «les gens du pays, à déguster le pain chaud du boulanger Corana, le pâté de lièvre des Gardenq et le petit rosé des Rousset », comme en témoigne un article publié dans nos colonnes en 1989, que l’on retrouve aujourd’hui, caché entre deux livres dans l’ancienne maison de Georges Simenon dans le Haut-de-Cagnes. Alors qu’il était en route pour Capri, il interrompit son voyage et prolongea ce qui ne devait être qu’une halte. Touché par la simplicité des Cagnois qu’il avait rencontrés. Parmi eux, le couple Aline et Gino Pellegrini qui tenaient l’enseigne Le restaurant des peintres, dans la descente du Haut-de-Cagnes. «Je suis aussi gourmand que gourmet », disait-il. C’est ainsi que le couple Simenon fut conquis par leurs spécialités de poissons et tous les plats mijotés proposés à la carte de la table d’hôtes. Sous le charme de cet endroit, Georges Simenon fera une rencontre décisive, qui le poussera à s’y installer. Celle avec une photographe américaine Ruby Halladay qui avait son laboratoire dans le village. Curieux, l’auteur l’a secondé à plusieurs reprises dans sa chambre noire. Ruby Halladay, avec l’appui d’Aline et Gino Pellegrini, suggéra à Georges Simenon d’acheter un pied-à-terre à Cagnes-sur-Mer. C’est ainsi qu’il acquit pour l’anniversaire de sa deuxième femme, Denyse Simenon, « la plus petite maison de la Côte d’Azur » en 1956. Celleci la revendra en 1988.