Anthony Fotia, remise en route doublement
C’est peu dire qu’il avait des fourmis dans les semelles. « Oui, forcément, j’étais impatient de repartir à la chasse au chrono, comme tout le monde. » Comprenez comme les autres animateurs réguliers du championnat de France des rallyes... sauf que lui gardait en travers de la gorge son rendez-vous manqué au TouquetPas de Calais. Initialement, juste avant la coupure longue durée du confinement, Anthony Fotia devait prendre en main à l’autre bout de l’Hexagone une Hyundai i20 R5 alignée par le Sébastien Loeb Racing avec l’appui du département Motorsport du constructeur sud-coréen. Inscrit sur la liste des engagés, le jeune Azuréen (24 ans) originaire de Roquebillière a hélas vu le projet capoter in extremis. «On s’est retrouvé le bec dans l’eau du jour au lendemain. Là-haut, j’ai quand même disputé l’épreuve historique (au volant de la BMW M3 paternelle, ndlr), mais le coup fut vraiment dur à encaisser. »
Déçu, pas abattu, le digne fils de Patrick Fotia tenait à cocher à nouveau la case R5 dès que possible. Objectif atteint le dimanche 2 août de l’autre côté de la frontière italienne, au départ du Rally di Alba. « J’avais adoré cette course en 2019 (10e, sur une i20 R5). Encore une fois, le plateau faisait forte impression, avec pas moins de 33 R5 en lice, dont des Hyundai ‘‘usine’’. Pour l’occasion, je retrouvais la Polo R5 (9e au Lyon Charbonnières, l’an dernier), mais aussi la structure transalpine Roger Tuning. Nous avions déjà fait un bout de chemin ensemble lors du Rallye de la Vésubie
2017 (vainqueur, sur une Skoda Fabia R5). »
Soumis à rude concurrence, l’ambassadeur de l’ASA BTP relève crânement le défi. Si un choix de pneus trop tendre lui coûte une poignée de secondes lors de la première boucle (3 épreuves spéciales), il hausse le ton ensuite en réalisant un joli tir groupé dans le top 3. À trois reprises devant un certain Dani Sordo, s’il vous plaît !
De quoi conclure l’aventure en 5e position, à 32’’2 du vainqueur, Craig Breen, et à seulement 8’’7 de la petite marche du podium occupée par le coéquipier espagnol de Tänak et Neuville en WRC. « Avec des gommes adéquates d’entrée, sans doute qu’on aurait pu lui donner un peu plus de fil à retordre... »
Et voilà le Mont Blanc !
Le week-end suivant, sa remise en route se prolongeait en Lozère, au Rallye régional de Bagnols-lesBains. Autre monture, même réussite.