Danse, polygamie et liberté
Notre avis MIGNONNES
De Maimouna Doucouré (France).
Avec Fathia Youssouf, Medina El Aidi, Esther Gohourou... Durée : h . Genre : drame. Notre avis :
L’histoire
Amy (Fathia Youssouf), ans, rencontre un groupe de danseuses appelé : Les Mignonnes. Fascinée, elle s’initie à une danse sensuelle, dans l’espoir d’intégrer leur bande et de fuir un bouleversement familial...
Pour son premier long-métrage, Maimouna Doucouré s’appuie sur un de ses courts-métrages, Maman (s), dans lequel une enfant de huit ans se retrouve confrontée au problème de la polygamie au sein de sa famille. Mignonnes va plus loin et ne souffre pas du syndrome du simple film « rallongé » pour sortir dans les salles obscures. Au contraire, la cinéaste surprend par sa capacité à capter la psychologie d’une bande de collégiennes qui veut aller plus vite que la musique en se croyant devenues femmes avant l’heure. Livrée à elle-même, la jeune Amy tombe dans l’hypersexualisation pour fuir le modèle de sa mère soumise, qui va jusqu’à préparer le lit nuptial de la seconde noce de son mari. Pour l’adolescente, c’est le début d’un cheminement intérieur pour trouver sa voie, sa liberté. Cela passe par l’apprentissage via une vidéo Internet de la chorégraphie d’une danse sensuelle, inappropriée pour son âge, qu’elle va essayer de refaire avec ses amies en public. Dans cette oeuvre à la fois dure et colorée, récompensée par le prix de la réalisation au festival indépendant du film de Sundance, l’expression passe par le corps, plus que par les dialogues. Une démarche payante pour un film pétillant et lourd de sens. C. COP.