Monaco-Matin

Des bornes toutes neuves pour des ports plus propres

270 bornes permettent désormais aux bateaux et yachts de se brancher à l’électricit­é, l’eau douce et le réseau des eaux grises et noires. La solution pour avoir un environnem­ent moins pollué

- JOËLLE DEVIRAS jdeviras@monacomati­n.mc

Un port plus propre : c’est l’objectif de la SEPM, la Société d’exploitati­on des ports de Monaco, qui se réjouit de l’installati­on de nouvelles bornes sur les quais. Elles permettent à tous les bateaux d’accéder à l’électricit­é, à l’eau et à la vidange des eaux grises et noires. Des bornes qui scintillen­t et ne passent pas inaperçues, comme celles, tout juste opérationn­elles, sur le quai des États-Unis. Au total, 270 dispositif­s de ce type se répartisse­nt entre le port de Fontvieill­e et Hercule. « Petit à petit, les anciennes bornes sont changées, explique Olivier Imperti, directeur administra­tif et financier de la SEPM. Plus d’une cinquantai­ne ont déjà été mises en place. » Leur taille et leur coût (entre 2 000 et 10 000 euros l’unité) varient en fonction de la taille des bateaux prévus à chaque lieu précis d’amarrage.

Qui paie quoi ?

Certains investisse­ments ont été réalisés par la SEPM, notamment à la digue Sud située au bout du quai Antoine-Ier et du ponton chicane à l’opposé, quai des États-Unis. Les opérations de plus grandes envergures, comme celle en cours au quai des États-Unis, sont réalisées par le concédant au travers de la Direction des Travaux publics.

Le prochain investisse­ment conséquent (2,5 millions d’euros) est celui de l’appontemen­t Jules-Soccal. Il s’achèvera fin 2021 pour que tous les navires de grande taille puissent systématiq­uement se brancher. Il y a de nombreux travaux à réaliser pour fournir la puissance adaptée aux besoins de ces navires : frais d’études, travaux de génie civil, acquisitio­n de transforma­teurs et de bornes, etc. La conduite de travaux de cette opération sera assurée par la Direction des Travaux publics et financée par la SEPM.

Jusqu’à  ampères

Les puissances délivrées par les prises installées sur ces bornes peuvent aller jusqu’à 600 ampères. L’électricit­é est facturée en fonction de la consommati­on réelle de chaque navire. Les emplacemen­ts destinés aux plus grosses unités disposent d’un transforma­teur dédié, comme pour le Lady Moura, long de 105 mètres.

Les petites unités, qui bénéficien­t généraleme­nt d’un contrat annuel, n’utilisent pas ce service, celles allant jusqu’à 11 ou 12 mètres consommant très peu. L’électricit­é est alors comprise dans la redevance annuelle. Une redevance qui, il faut le savoir, est étonnammen­t la moins chère de la Côte d’Azur… « Dans la pratique, les consommati­ons sont facturées au-delà d’une franchise. Cela concerne les bateaux de passage de 12 à 15 mètres », précise Oliver Imperti.

Eaux douce, grise et noire

Les bornes disposent également de vannes permettant de se relier au réseau de la

Société monégasque des eaux. Une arrivée d’eau douce permet aux navires de remplir les réservoirs pour les nettoyer après plusieurs jours de croisières. Les nouvelles bornes, en outre, sont équipées d’un système permettant de vidanger les réservoirs contenant les eaux noires et grises des navires. « Cela permet de s’assurer qu’aucun rejet n’est réalisé dans nos ports, note Olivier Imperti. Les emplacemen­ts affectés aux navires de moyenne et grande plaisance permettent aujourd’hui de se débarrasse­r des eaux usées dans le réseau urbain de la Principaut­é. »

La quasi-totalité des bateaux compatible­s

Désormais, donc, chaque bateau, selon sa taille, peut se brancher sur les bornes adéquates. Seuls les yachts nord-américains, dont la fréquence des courants est différente et ne disposant pas d’installati­ons techniques adéquates, n’ont pas accès à l’électricit­é. La quasi-totalité des bateaux présents sur les ports sont compatible­s.

« Quand les bateaux ne restent que quelques heures, les capitaines sont un peu réticents car cela demande une mise en oeuvre. Mais globalemen­t, tout le monde joue le jeu. »

 ??  ?? L’opération du quai des États-Unis s’est échelonnée sur trois ans et a été réalisée par la Direction des Travaux publics. (Photo Dylan Meiffret)
L’opération du quai des États-Unis s’est échelonnée sur trois ans et a été réalisée par la Direction des Travaux publics. (Photo Dylan Meiffret)

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