Appel collectif pour le respect des droits à la frontière
Médecins du monde compte parmi les signataires d’un appel – « Pour le respect des droits fondamentaux des exilés à la frontière » – lancé sous forme de pétition sur le site Change.org. Des associations telles que Roya citoyenne, Kesha Niya, ADN, Progetto K ou l’Anafé sont également à l’initiative de cette alerte. Toutes se disent inquiètes
‘‘ des annonces faites par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, concernant la création imminente d’une brigade franco-italienne dont la mission serait de traquer les filières de passeurs. Car selon les associations de défense des droits humains, le pire est à craindre au regard des mauvaises pratiques qu’elles constatent sur le terrain. Les signataires soulignent notamment que le Conseil d’État est allé dans leur sens, le juillet, en sanctionnant le refoulement d’une femme et de son enfant par la police aux frontières. Preuve, disentils, que « la France viole le droit à la frontière franco-italienne ». Quelques jours avant, c’est la Cour européenne des droits de l’Homme qui avait condamné le pays pour « traitement inhumain et dégradant » envers des demandeurs d’asile.
Pour les associations, le constat est clair : depuis des années, les forces de l’ordre françaises «serefusent à enregistrer toute demande d’asile et multiplient les pratiques illégales au quotidien (refoulements, non prise en compte de minorité) ». Début août, juste après la fermeture du camp d’accueil de transit « Campo Roja », les bénévoles remarquaient par ailleurs que près de personnes dormaient dehors, « dans des conditions sanitaires déplorables, sans accès à l’eau potable, et avec des possibilités très réduites d’accès à un système de soins ». Ils estimaient alors à voire le nombre de personnes refoulées quotidiennement par la France, après un passage dans les préfabriqués de la Police aux frontières « sans distinction, ni aucune précaution sanitaire ».
Aussi voient-ils dans cette future brigade transfrontalière un nouveau pas vers « l’invisibilisation et la criminalisation des personnes en quête d’une vie possible ».
À ce titre, l’ensemble des associations signataires – Roya citoyenne en tête – demande quatre mesures fortes :
✏ Un centre d’accueil de transit décent de part et d’autre de la frontière.
Invisibilisation et criminalisation des personnes en quête d’une vie possible”
✏ Lapriseencompteimmédiatedeladéclaration de demande d’asile par les forces de police à la frontière, avant de les diriger vers une plate-forme d’accueil de demandeurs d’asile.
✏ L’utilisation des fonds publics pour privilégier l’hospitalité plutôt que la répression.
✏ Une véritable politique d’accueil des exilés, impliquant les différentes instances politiques et la population, en France comme en Europe.