« On nous colle tous les problèmes de la station l’été sur le dos »
Vendredi en fin de matinée, les snacks ont ouvert, comme d’habitude, accueillant leurs premiers clients du jour. Puis la notification préfectorale est tombée : fermeture d’office jusqu’au septembre. « On ne nous a même pas laissés terminer le week-end, avec tous nos produits frais… », s’étrangle Thibaud Nelly, gérant du Panini’s Burger. Une affaire de père en fils depuis trente ans. Il se dit « KO, les jambes sciées… En affichant la notification, pour les gens, c’est comme si on avait un problème avec l’hygiène ou le Covid. C’est terrible pour des commerces qui travaillent honnêtement. » Pour l’instant, sa préoccupation première est de partager le stock bien fourni en cette veille de week-end. « D’abord entre mes employés, puis on va distribuer le reste au foyer des sans-abri au Fort Carré. » Après l’abattement, la révolte. Un sentiment d’injustice. « Chaque snack fait travailler environ huit personnes, et plusieurs fournisseurs. Jusqu’au septembre, en pleine saison, plus personne ne travaille. On n’est pas responsable de ces bagarres sur le domaine public. On ne vend pas d’alcool. On vend des sandwiches. J’ai personnellement embauché un vigile pour calmer les choses. On fait des efforts mais la mairie nous colle sur le dos tous les problèmes de la station l’été ! L’insécurité, les incivilités, le manque de propreté et même l’épidémie de Covid ! Mais où est la distanciation sociale sur les plages, dans les rues le soir ? Et dans les bars ou les restaurants ? Alors, en fermant ces trois snacks, on réglera tous les problèmes de Juan-les-Pins ? C’est affolant. »
« Nous avons fait des propositions »
Thibaud Nelly revient sur l’arrêté municipal. « Nous avons fait un recours, car les arguments ne nous concernent pas. Comme le problème de l’alcoolémie, on n’en vend pas, ni les actes d’incivilités sur la voie publique… C’est de notre faute si la police manque d’effectifs ? » La crise sanitaire ? « Nous ne recevons pas de public. D’ailleurs, nous avons pu rester ouverts durant le confinement. On a pris toutes les précautions pour la vente à emporter, avec des parois en plexiglas, etc. » Le gérant reconnaît le non-respect des horaires fixé par l’arrêté. « C’est un tort, mais c’est le seul ! Fermer à minuit, l’été, on est perdant ! Nous avons proposé à la mairie une fermeture à deux heures. On ne nous a jamais répondu… » Les gérants des snacks l’assurent tous : ils ont demandé à rencontrer le maire et ses services pour trouver un terrain d’entente. « Aucune réponse. Jamais.
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