Monaco-Matin

Présidenti­elle : les Verts face à l’équation Mélenchon

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Bouleverse­ment de l’échiquier politique ou simple péripétie de la vie publique ? À vingt mois de la présidenti­elle, dans l’opposition, ce sont les Verts qui désormais mènent le jeu. Même la voix de Marine Le Pen est aujourd’hui presque inaudible, tandis que les écolos sont l’objet de toutes les attentions. Dans la gauche, il n’y en a que pour eux.

Tandis que l’exécutif – Président, Premier ministre et ministres – se consacre à préparer une rentrée sanitaire et sociale d’une difficulté qu’aucun gouverneme­nt de la Ve République n’a connue, le champ est libre pour l’opposition. Libre, mais bien encombré. Car la réussite des Verts aux municipale­s, leur entrée à la tête des plus grandes villes, Lyon, Bordeaux, mouvement social-démocrate Marseille, Strasbourg, autour de personnali­tés Grenoble, apparaît comme connues ou moins connues une nouvelle donne, en restent pour l’instant essentiell­e, dans la vie aux balbutieme­nts. politique et spécialeme­nt dans les cogitation­s

« C’est sous la bannière de la gauche. Si leurs dirigeants de l’un des leurs que ont encore entre eux

les écologiste­s veulent bien des divergence­s,

désormais conduire si leur harmonie est loin d’être idyllique,

le combat. » et s’ils ne sont pas des ayatollahs, ils ne tombent vraiment d’accord Pour conduire les électeurs que sur un seul constat : de gauche en  – en le Parti socialiste est en chute politique, un an et demi, c’est libre, les communiste­s sont très court – les leaders Verts réduits à peau de chagrin, sont sûrs désormais d’être les différente­s initiative­s les seuls : ils ne se borneront pour reconstitu­er un autre plus à soutenir un candidat,

comme ils l’ont souvent fait, à abreuver de leurs conseils tout le personnel politique, encore moins à servir de supplétifs aux plus anciens partis de la gauche. C’est sous la bannière d’un des leurs qu’ils veulent désormais conduire le combat. Reste l’interrogat­ion Mélenchon.

Dans le long discours qu’il a prononcé hier, on comprend, derrière des hésitation­s plus ou moins feintes, que le député de Marseille entend livrer une nouvelle, la plus importante parce que la dernière, bataille présidenti­elle. Il tend, bien sûr, pour ce faire, la main aux

écologiste­s dont il assure qu’il comprend, soutient, et assume le combat. Le problème est que ceux-ci, de ce point de vue, ne sont pas sur la même longueur d’onde : le maire de Grenoble, Eric Piolle, est ouvert à cette propositio­n, Yannick Jadot, l’ancienne tête de liste des Verts aux européenne­s, au contraire, fermerait plutôt la porte. Certes, une primaire qualifiée d’ouverte devrait départager ces deux hommes le moment venu. On voit mal, alors, le candidat ainsi désigné s’effacer derrière Jean-Luc Mélenchon. Et qui peut croire une seule seconde que Mélenchon s’efface devant qui que ce soit ?

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