Monaco-Matin

« Le prix (élevé) des véhicules électrique­s est un faux problème »

Bernard Fautrier, président du salon Ever de Monaco

- PROPOS RECUEILLIS PAR T.P.

Ever marque la reprise des salons en Principaut­é. Satisfait ?

Après une consultati­on à tous les niveaux, du prince au gouverneme­nt, on a souhaité maintenir l’événement en respectant toutes les mesures sanitaires. D’où l’obtention du label « Monaco Safe ». Des événements accueillan­t beaucoup plus de monde, comme le Monaco Yacht Show, étaient plus difficiles à maintenir. Ever, c’est un public que l’on peut filtrer et réguler plus facilement. On espère que les conditions seront bonnes.

Quinze ans que l’aventure dure. Cela prouve-t-il que vous étiez un précurseur à l’époque ?

Je ne sais pas si j’étais un précurseur. Ce qui est sûr, c’est que le salon est issu d’une vieille passion d’un groupe de gens, ici à Monaco, qui s’étaient regroupés au début des années  pour promouvoir ce qui ne s’appelait pas encore la transition énergétiqu­e. On séparait les termes « mobilité propre » et « énergies renouvelab­les ».

C’est un salon monté par des pionniers et on a essayé de le faire prospérer. Il faut dire qu’on est sur un terreau fertile avec le soutien que la Principaut­é et son souverain apportent à ce genre d’initiative­s.

La crise traversée peut-elle réveiller les conscience­s ?

Les chiffres sont assez parlants. Ce premier semestre, que ce soit à l’échelle de la France ou de Monaco, il y a eu une stagnation des immatricul­ations de véhicules thermiques et, en parallèle, un progrès net, de l’ordre de  %, sur les immatricul­ations de véhicules électrique­s. A cela s’ajoute une volonté de rapprochem­ent avec la nature et une appétence pour le vélo électrique. À Monaco, aussi, on est pionnier sur ce sujet. Les circonstan­ces que les gens ont vécues ces derniers mois les conduisent, sans doute, à davantage considérer qu’il faut changer nos moyens de se déplacer, de consommer. D’un mal, on en tire toujours des enseigneme­nts positifs.

Jusqu’à maintenant, c’est le prix des véhicules électrique­s qui freinait l’achat. Cela devient-il plus abordable ?

Je crois que c’est un faux problème. Une grande partie de l’opinion en a pris conscience. Quand on considère le coût d’un bien de consommati­on durable, il ne faut pas uniquement prendre en compte son coût d’achat mais voir au-delà. Et penser à ce que cela coûtera en termes de consommati­on. Ce qui devient rédhibitoi­re et qui pèse dans le budget des gens, c’est le coût du carburant. Avec un véhicule électrique, ce coût-là est négligeabl­e, voire pratiqueme­nt impercepti­ble. Tous les gens qui sont de bonne foi, et qui ne sont pas le portevoix de lobbys liés aux intérêts pétroliers, s’accordent à dire que l’éventuel surcoût à l’achat est largement compensé par les économies faites sur le carburant mais aussi sur les assurances.

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