Monaco-Matin

N’était pas le mien »

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cette partie de l’Afrique a beaucoup changé. Pour loger les gens, ils ont été obligés de raser les anciennes constructi­ons pour mettre des immeubles à la place. Petit pays est presque un film d’époque.

Jean-Paul Rouve est extra dans le rôle du père de famille. Pourquoi avoir pensé à lui ?

Il avait beaucoup aimé le livre et tenait à faire le film, même s’il n’y tient pas le rôle principal. Il a joué le jeu de manière extraordin­aire avec les enfants et les acteurs non profession­nel. Il fallait un acteur très généreux en face pour qu’ils donnent ce qu’on attendait d’eux. Jean-Paul a été parfait.

Et Gaël Faye ? Vous n’avez pas été tenté de lui faire jouer son rôle à l’âge adulte ?

J’ai tout fait pour que ce soit lui, vous voulez dire ! Mais j’ai eu beau insister et insister, c’était niet depuis le début. Le roman est basé sur ses souvenirs d’enfance, mais la dramaturgi­e est fictionnel­le. Il ne veut pas qu’on croie que tout est vrai dans le livre. Il se disait qu’en endossant le rôle, les gens penseraien­t forcément que tout est arrivé comme c’est raconté. En revanche, il a été présent à toutes les étapes, du scénario au tournage. Je ne pouvais pas envisager de faire le film sans lui.

La musique est très présente dans le film…

Elle l’est aussi dans le roman. Elle accompagne totalement la narration. On passe des chansons enfantines, à la variété qu’écoutait la famille puis au rap américain qui était la référence des gangs de Bujumbura. Cela devient de plus en plus violent et agressif à mesure que la tension monte et que la guerre civile s’étend. Jusqu’à la chanson de Gaël au générique final, qui figure sur son premier album et qui est magnifique. Comme le roman, c’est une ode à ce magnifique pays. Le film devait aussi rendre compte de sa beauté et de la douceur de vivre qui y régnait avant le génocide.

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