À droite, une rentrée sous le signe du choix du candidat pour
Comment rassembler ? Tout en poursuivant son offensive sur le front sécuritaire, la droite a lancé hier à La Baule l’épineux débat sur la désignation de son candidat pour la présidentielle. Près de 500 personnes étaient rassemblées pour ces universités d’été des Républicains de Loire-Atlantique, première étape d’une rentrée où la droite, portée par des municipales ayant conforté son ancrage territorial, compte bien tourner la page de la déroute de 2017. « La droite et les Républicains sont bien vivants ! » s’est félicité le patron de la fédération locale, Franck Louvrier. Invité phare, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a fustigé « l’été sanglant qui s’achève » : « Emmanuel Macron n’est pas capable de ramener l’ordre en France car il a fait d’autres choix que celui de l’ordre et de la sécurité », a-t-il ajouté, en fustigeant le « lien établi » entre « immigration massive » et hausse de la délinquance.
Mais à vingt mois de la présidentielle, la délicate question de l’incarnation s’est invitée dans le débat, alors que les Républicains n’ont pas encore trouvé leur candidat. Le président de l’Association des maires de France (AMF) François Baroin, régulièrement évoqué, doit clarifier ses intentions à l’automne.
« Ne pas remettre en route une machine à perdre »
Trois grandes options sont possibles : réserver le vote aux seuls adhérents (primaire fermée), l’élargir au-delà du parti (primaire ouverte) ou le restreindre à la seule direction. « Il faut trouver une méthode de départage » sans que « cette sélection se fasse dans l’entre-soi, il faut que les militants puissent y participer », a soutenu M. Retailleau, en plaidant pour « un processus de désignation qui soit clair avant Noël » et «une désignation avant l’été ». Le président du Sénat Gérard Larcher a lui aussi appelé à « trouver un système de départage au-delà des frontières des partis ». Depuis 2015, les statuts de LR prévoient « une primaire ouverte à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs du mouvement ». Mais l’épisode de 2017 a laissé des traces. Elle « avait pour but d’éviter un candidat lepéniste au second tour. On a vu le résultat », a ainsi raillé Franck Louvrier. « Avoir imité la gauche nous a menés au désastre et les blessures après sont très difficiles à surmonter », a aussi souligné Rachida Dati. Appelant au rassemblement, Gérard Larcher a lancé hier un avertissement voilé : « Rien ne serait pire qu’une compétition fratricide au premier tour de l’élection présidentielle », synonyme d’une nouvelle défaite : « Notre famille ne s’en relèverait pas ». «Jeneveuxpas remettre en route une machine à perdre» , a abondé M. Retailleau, en évoquant « le risque du suicide » pour la droite.