L’initiation à l’art de la mosaïque
Monic pratique la mosaïque depuis trente ans. Elle a choisi de transmettre ce qu’elle a appris au travers de cours particuliers ou collectifs dans le Vieux Nice. Découverte.
Avec l’art de la mosaïque, tout est affaire de précision, de patience et de minutie. Qui dit art, dit rencontre : Monic fait rimer son prénom avec mosaïque depuis une trentaine d’années et a ouvert son magasin dans le Vieux Nice, en 2000, où elle donne des cours. Elle prend un grand plaisir à enseigner
‘‘ cet art ancestral, qui existe depuis la civilisation sumérienne. Aujourd’hui, Monic Pereira a rendez-vous avec l’une de ses plus fidèles clientes. Nathalie suit en effet ses cours depuis deux ans. « La première fois que je suis rentrée dans le magasin, j’étais en extase », s’exclame-t-elle. « Elle se tapait partout : elle est tombée amoureuse », renchérit Monic. Nathalie a décidé de profiter de ses deux heures de cours particuliers pour poursuivre la création de son dauphin. Elle est fière de dire qu’elle l’a commencé seule mais critique l’irrégularité de son étoile de mer. Heureusement, Monic est là pour la rassurer.
Une concentration de chaque instant
À notre tour de nous initier à l’art de la mosaïque. Comme l’on dispose de peu de temps, on se lance dans la confection d’un petit dessous de verre. Première
étape : dessiner au crayon le motif sur le support rond – une fleur en l’occurrence. Il faut ensuite découper les tesselles – des carreaux qui ressemblent à du carrelage et qui sont la base de l’art de la mosaïque – en tout petits morceaux à l’aide d’une pince coupante. L’exercice est plutôt simple mais il faut avoir le compas dans l’oeil et être réactif pour éviter que les tesselles scindées n’atterrissent sur le sol. Les morceaux peuvent et doivent être irréguliers : « Dans la nature, rien n’est droit », justifie Monic. Mais il est nécessaire qu’ils s’emboîtent correctement les uns dans les autres. On peut comparer cette pratique à celle du fameux jeu de puzzle Tetris. Troisième étape : il faut placer les morceaux de tesselles sur le support en suivant bien les contours de la fleur dessinée. On fixe ensuite le tout à l’aide d’une colle à carrelage. Cela nécessite une concentration de chaque instant.
Tombée dans cet art par hasard
Monic s’est lancée dans la mosaïque un peu par hasard. Il y a trente ans, son fils a cassé un cache-pot et c’est son carreleur, qui effectuait alors des travaux dans la maison, qui l’a aidée à le reconstituer. Depuis, cette première oeuvre est toujours dans sa boutique, même si beaucoup ont voulu l’acheter ! Statuettes, tables, vaisselle... Monic s’est beaucoup diversifiée depuis. Elle a développé une passion pour les objets chamarrés : « De la couleur que diable ! Nous faisons, de l’art, il faut savoir se lâcher ! », explique-t-elle. Monic voue un culte à Gaudi, un « génie », selon elle, dont elle s’inspire quotidiennement. Elle aime aussi beaucoup les oeuvres de Niki de Saint Phalle, notamment le Jardin des Tarots.
La mosaïque, c’est l’art de recoller les petits morceaux de sa vie ”
Passe-temps thérapeutique
Pour Nathalie, il est temps de ranger ses affaires, elle n’a pas tout à fait fini son dauphin, mais qu’importe, elle reviendra ! Entre la concentration, les conseils de Monic, les éclats de rire et la musique, force est de constater que nous n’avons pas vu les deux heures défiler. Un résultat s’impose : la mosaïque vide la tête. Pour Monic, nul doute, cet art a des vertus thérapeutiques. Un brin philosophe, elle précise : « La mosaïque, c’est l’art de recoller les petits morceaux de sa vie ». À méditer... ou à pratiquer !
Cours de mosaïque avec Monic. 4, rue Droite, Vieux Nice. Tarifs : 280 € pour les cours particuliers à l’année au rythme de 2 heures par semaine. Cours collectifs à partir d’octobre. Rens. 06.61.84.80.18.