Bleus en mode gestion
Pour les joueurs de l’équipe de France, la saison s’annonce surchargée comme jamais, obligeant le sélectionneur à composer et doser au plus près les efforts
Chaque rentrée, la même rengaine. Lorsque le sélectionneur Didier Deschamps convoque ses joueurs pour le premier rassemblement automnal, la question de la surcharge du calendrier revient systématiquement sur la table.
Ce mois de septembre ne fait pas exception. Lundi, certains Bleus sont arrivés au centre d’entraînement de Clairefontaine avec près d’une quinzaine de matchs officiels dans les jambes depuis la reprise du football post-confinement. Du jamais vu, même lors des étés de Coupe du monde... Anthony Martial, par exemple, a joué quatorze rencontres avec Manchester United depuis le 19 juin, entre championnat anglais à terminer et demi-finale perdue de Ligue Europa le 16 août ! «Tout cela n’est pas très compatible. Le calendrier dans des saisons normales est déjà chargé, voire surchargé. Il va l’être encore plus » ,déplore Deschamps.
La crainte des blessures
Le sélectionneur est confronté à des disparités physiques inédites dans son groupe de 23 joueurs, en plus des cas de contamination au Covid-19 (Paul Pogba et Houssem Aouar). « Il y aura forcément une période où la fatigue se fera sentir, peut-être plus tôt, imagine Deschamps. Comment faire ? On subit, les joueurs aussi. Ils doivent faire très attention à tout ce qu’ils font hors terrain dans la récupération, l’alimentation. Mais même en faisant tout on est pas à l’abri de blessures. Cette cadence infernale peut créer des problèmes sur la santé physique des joueurs».
Trois matchs à l’automne au lieu de deux
Si le sélectionneur répète régulièrement qu’il n’est « pas là pour prendre des risques », il sait aussi qu’après quasiment dix mois sans rassemblement, chaque minute de jeu sera une minute de plus pour préparer l’Euro. Heureusement pour lui, les matches reportés du printemps seront en partie reprogrammés à l’automne, avec trois rencontres au lieu de deux en octobre et novembre.
De quoi agrandir la marge de manoeuvre, malgré la suppression par l’UEFA de la règle provisoire des cinq remplacements par match mise en place pour soulager les organismes, une décision « qui ne nous aide pas » selon ‘‘DD’’.