Débuts apocalyptiques
Orages, boue, neige... La météo n’a pas épargné les pilotes pour l’ouverture de la saison Enduro World Series le week-end dernier en Suisse
Depuis mars et l’annulation des premières manches EWS en raison de la pandémie Covid-19, ils attendaient avec impatience de retrouver le chemin de la compétition, leurs amis et adversaires de la communauté enduro internationale, le plaisir de dévaler les plus belles spéciales de la planète, l’adrénaline du chrono, et pour les meilleurs, les joies du podium. Cinq mois plus tard, c’est au pied du majestueux Cervin qu’ils avaient rendez-vous le week-end dernier pour renouer avec tous ces éléments qui font vibrer leurs vies de pilotes VTT professionnels, exception faite de quelques pilotes non-Européens qui n’ont pas pu faire le déplacement, toujours bloqués dans leur pays ou ne souhaitant par exposer leurs familles au virus à leur retour du Vieux Continent. En revanche, bien qu’impatients quoi qu’il en en coûte, ils se seraient volontiers passés des orages qui ont accompagné cette tant attendue manche inaugurale du circuit mondial d’enduro. Loin des clichés carte postale des montagnes suisses, c’est donc dans le froid, la boue et avec même quelques beaux flocons de neige que la saison a débuté à Zermatt. Des conditions dantesques à tel point que les organisateurs ont été contraints d’annuler plusieurs spéciales, et c’est finalement sur seulement deux chronos que la crème de l’enduro s’est départagée dimanche.
Les Azuréens dans le dur
En l’absence du tenant du titre Sam Hill, resté en Australie, c’est le Canadien Jesse Melamed qui s’est montré le plus à l’aise dans l’enfer helvète, signant le meilleur temps dans la SP1 et le 3e dans la SP2, pour finalement remporter sa deuxième victoire EWS, devant le Belge Martin Maes et le Français Théo Galy (3e). Côté maralpin, les performances ont été à l’image de la météo, moins rayonnantes, avec de nombreuses chutes et casses mécaniques qui ont rétrogradé le vice-champion sortant Florian Nicolaï à la 13e place, son team mate Dimitri Tordo à la 17e, Alexandre Cure à la 32e, alors qu’Adrien Dailly terminait dans les bas-fonds du classement suite à une course on ne peut plus malchanceuse.
Autant dire que la boue suisse n’a souri à aucun pilote azuréen dans la course élite ; ils se vengeront certainement fin-septembre sur les spéciales méditerranéennes de la Riviera italienne, qu’on leur souhaite plus sèches et avantageuses. En attendant, et pour finir sur une meilleure note, les couleurs azuréennes ont été redorées par les pilotes VTTAE (voir encadré ci-dessous), par la Berroise Julie Duvert (impressionnante 5e dame dans la SP1, mais qui a dû se contenter d’un 13e rang final suite à une chute dans la SP2) et par le Varois Antoine Vidal, vainqueur comme à son habitude chez les moins de 21 ans.