Monaco-Matin

Deux cas détectés sur le campus de Sciences Po

Trop nombreux dans les salles, pas de distanciat­ion physique possible et des difficulté­s à suivre les cours, les étudiants s’inquiètent. La direction de l’Université annonce des mesures

- STÉPHANIE GASIGLIA

4 h 00, hier. Fac de Lettres à Nice. Section histoire. Une prof annonce à ses élèves que deux étudiants de la promo ont été testés positifs à la Covid19. « Elle nous a demandé de faire attention, de porter le masque correcteme­nt pour éviter de reprendre les cours en distanciel », révèle Damien, un étudiant. Il souffle : « Je vous annonce qu’il va y avoir un cluster “fac de Lettres”. C’est impossible de respecter la distanciat­ion sociale dans certaines salles, on porte le masque mais on est les uns sur les autres en cours. »

Sofiane, étudiant d’une autre section, s’inquiète : «Lamoitié des étudiants descend le masque sous le nez, on va tous choper le virus et après on va le refiler à nos proches. »

Sophie, elle, redoute cette année à la fac de Lettres : « Les conditions de travail sont déjà super difficiles en temps normal, mais là, il y a un bruit pas possible dans les amphis, avec les étudiants qui soufflent à cause du masque. Le prof parle dans un masque. Écouter le cours demande une attention incroyable, et ça va nous épuiser. » Damien ajoute : «Etvousne trouvez nulle part du gel hydroalcoo­lique. Et si vous avez oublié votre masque, ils en vendent quatre euros les trois. »

« Je suis mort, on pourra jamais tenir comme ça toute l’année »

En fac de Droit, même scénario, certains étudiants sont même très en colère. « Dans certains cours, il y a une trentaine d’élèves assis par terre, et des dizaines encore dehors... on sait qu’ils ne peuvent pas faire autrement, mais comment étudier dans ces conditions », s’interroge Laetitia, en troisième année. Qui lâche : « En plus, il n’y a pas de clim’ dans les amphis ; il fait une chaleur à mourir. Alors avec les masques en plus...»

Une autre étudiante renchérit: « On n’arrive pas à rentrer dans la salle de cours, on essaie d’écouter le prof mais comme il porte un masque on n’entend rien. On est inquiet pour notre santé, parce qu’on est collés les uns aux autres, on se transpire dessus, c’est génial, si on n’est pas tous contaminés dans une semaine c’est un miracle. Mais on est aussi inquiets pour nos études. ». Alexis, lui aussi en droit, sort de trois heures de cours : « Je suis mort, on pourra jamais tenir comme ça toute l’année et les profs non plus, on n’a pas arrêté de leur demander de parler plus fort, ça ralentit tout et ça épuise. »

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(Photo Frantz Bouton) À la fac de Droit de Nice, « dans certains cours, il y a une trentaine d’élèves assis par terre, et des dizaines encore dehors ». Même scénario en fac de Lettres.

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