« Le coeur de la saison estivale a pu être sauvé »
Sur fond de crise sanitaire, la Riviera française s’en sort plutôt bien sur le plan touristique. Et le grand gagnant de l’été est le haut pays ! Mais déjà, septembre et octobre font de l’ombre...
Tous les acteurs touristiques de Menton et de sa région étaient fort inquiets à la sortie du confinement, mais ils auront finalement pu sortir leur épingle du jeu avec une saison estivale plus que convenable au regard du contexte sanitaire mondial.
Certes, elle a été plus courte en raison d’un démarrage tardif – elle n’aura duré qu’un peu plus d’un mois (du 15 juillet au 20 août environ) –, néanmoins, les chiffres sont sensiblement « comparables » à l’année dernière « avec des taux de remplissage de 80 à 85 % dans les hôtels, mais un prix moyen à la baisse de 10 à 15 % », confirme Benoît Borghese, le président du Syndicat des hôteliers de Menton et de la Riviera française. « L’ensemble des établissements a pu sauver le coeur de saison, mais nous ne rattraperons pas les mois perdus ».
Une clientèle majoritairement française
Partout, les hôtels, restaurants et commerces – du littoral et du haut pays – ont renoué avec une clientèle française (estimée sur notre territoire à 82 %) : « Bien que majoritaire, on constate aussi une présence européenne de proximité, notamment italienne à Menton et Tende, belge, suisse, allemande, et même néerlandaise et d’Europe du nord » note Marie Garcin-Zaiter, directrice de l’Office du tourisme communautaire Menton, Riviera et Merveilles. La majorité des visiteurs français provenait de la région Sud (AlpesMaritimes, Var, Vaucluse et Bouches-du-Rhône), ainsi que d’Auvergne Rhône Alpes et Paris île de France. Le résultat de la campagne touristique, lancée en juin, par l’Office du tourisme communautaire et ciblant une clientèle exclusivement hexagonale.
« Les Français ont redécouvert leur région ! », fait remarquer Marie Garcin-Zaiter.
La surprise dans le haut pays !
« C’est surtout le haut pays qui est le grand gagnant de cette saison estivale avec un engouement certain pour la montagne ! Les prestataires d’activités de loisirs de pleine nature étaient complets dans le Mercantour : balades accompagnées dans la vallée des Merveilles, sortie 4 x 4, accrobranche, sports d’eau vive... Et d’ajouter : « On peut noter une très forte fréquentation dans les vallées de la Roya-Bévéra dès le mois de juin avec des records, notamment à Castérino. À Tende, on enregistre 26 % de visiteurs en plus de juin à août et 13 % à Breil !... Des hôtels et le camping complets à la miaoût à Breil, un boom de la clientèle familiale à Tende... à tel point que les réservations étaient impératives dans les restaurants, établissements hôteliers et pour la pratique des activités... La majorité d’entre eux a bien travaillé. »
Le tourisme vert se confirme, de même qu’un engouement pour la découverte culturelle ! « La culture sort aussi gagnante du territoire, explique la directrice de l’OTC. D’ailleurs, le patrimoine est le premier centre d’intérêt des demandes faites à l’OTC ! Ainsi, le Festival de musique de Menton a connu un succès important dans sa version inédite, La Brigue a enregistré 1 000 visiteurs de plus à la chapelle Notre-Dame des Fontaines, et le Musée des Merveilles de Tende a vécu une année record de sa fréquentation ! »
La montagne rit, le littoral pleure en septembre
Des tendances qui se confirment au niveau national : les Français ont besoin de grands espaces et d’authenticité. « En septembre, le temps est idéal pour la randonnée et nous allons lancer dès la fin de la semaine une campagne numérique dans ce sens...»
Sur le littoral, l’optimisme n’est pas de mise. Si les hôteliers espèrent atteindre 40 à 50 % de taux de remplissage ce mois-ci grâce au beau temps, ils savent qu’octobre sera plus difficile (10 %).
« On perd le tourisme d’affaires et de groupe, car nombre d’événements, comme le Yacht Show de Monaco, sont annulés » déplore Benoît Borghese. Seule la clientèle individuelle pourrait venir compenser ces carences. Encore faut-il cibler tous ceux qui n’ont pas pu partir au printemps et qui ont travaillé tout l’été.