Caravelle Ajaccio-Nice : le procureur assure les victimes de sa « détermination »
Pour la première fois, un procureur a reçu Mathieu et Louis Paoli, hier, près de cinquante-deux ans après la catastrophe aérienne qui a coûté la vie à 95 personnes, dont leurs parents. Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice, les a assurés de « la détermination totale et la volonté ferme du parquet de voir avancer ce dossier sensible ».
C’était une première. A défaut d’annonce fracassante, les victimes ont pu en retirer de la « satisfaction ».
Le 11 septembre 1968, la caravelle Ajaccio-Nice s’abîmait en mer, au large du cap d’Antibes, emportant ses 89 passagers et 6 membres d’équipage.
La thèse officielle a retenu le scénario d’un incendie à bord. Mais un faisceau d’éléments converge vers une autre explication : un tir de missile aurait accidentellement atteint un réacteur, lors de manoeuvres de l’armée française. Afin d’étayer cette piste, l’association des victimes du crash ferraille depuis des années pour obtenir la levée du secret-défense et une plongée sur l’épave.
« Positif et rassurant »
La justice a rouvert ce dossier en s’intéressant à une possible dissimulation de preuves. « Les investigations se poursuivent actuellement sous l’autorité d’un juge d’instruction, qui a confié une commission rogatoire à la brigade de recherches de Nice. Elle est toujours en cours », indique le procureur. Arrivé à la tête du parquet de Nice à l’automne 2019, Xavier Bonhomme avait indiqué à l’avocat de l’association son souhait de rencontrer ses représentants. Divers imprévus ont retardé leur rencontre, à commencer par la crise sanitaire.
Hier, Me Paul Sollacaro se déclarait satisfait qu’elle ait eu lieu. «Leprocureur nous a assurés de l’intérêt du parquet sur ce dossier, de sa volonté de faire tout ce qu’il est possible en termes d’investigations pour aboutir. Cela démontre que l’autorité judiciaire veut aller de l’avant : c’est positif et rassurant. »
En 2019, les frères Paoli avaient déjà été reçus par le doyen des juges d’instruction de Nice, puis à l’Elysée, par le directeur de cabinet du président de la République.
Cette nouvelle rencontre les rassure sur « l’intérêt qu’on leur accorde », et sur l’attention portée à leur combat. Ils comptent sur la « ténacité et la pugnacité » des gendarmes de la BR de Nice pour faire toute la lumière sur ce drame.