Monaco-Matin

L’impôt de production, l’ impôt « imbécile » ?

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La baisse de l’impôt de production, déjà annoncée l’année dernière par le président Macron à la grandmesse annuelle de Bpifrance (BIG, Bpifrance Inno Génération), n’est donc pas sortie du chapeau « Crise Covid ». C’est un combat mené depuis nombre d’années par le monde patronal et industriel contre cet impôt, hérité de la suppressio­n de la taxe profession­nelle en 2010. Un impôt qualifié d’« imbécile » par Nicolas Sarkozy, repris par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance. Mais si on a dit adieu à la taxe profession­nelle, on a dû dire bonjour à la Contributi­on économique territoria­le (CET) qui se compose de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprise­s (CVAE), la Cotisation

foncière des entreprise­s (CFE) et la Contributi­on sociale de solidarité des entreprise­s (C3S). En bref, pour les entreprise­s : l’arnaque.

L’imbécillit­é qui rapporte gros

Une arnaque qui rapporte toutefois 72 Mds€ par an à l’État, plus du double de l’impôt sur les sociétés. Alors l’impôt sur la production, c’est quoi ? La meilleure métaphore est de dire que cet impôt est comme un bail commercial. Une taxe sur ce que pourrait gagner l’entreprise avant même qu’elle ait produit quoi que ce soit. Imbécile ou pas, il baissera de 20 Mds€ sur deux ans. « C’est beaucoup et c’est peu, explique Patrick Martin, président délégué du Medef.

Parce qu’en l’état, par rapport à la moyenne européenne, les entreprise­s françaises paient annuelleme­nt 35 Mds€ de plus que leurs concurrent­es (70 Mds de plus par rapport à l’Allemagne). » Et de l’avis des entreprene­urs, il est bon que ce sujet revienne sur le tapis. Patrick Martin de temporiser : «Ilne faut pas se leurrer : on va baisser de 20 Mds d’un côté et recréer de l’impôt par ailleurs. Voyons par exemple la loi sur l’économie circulaire. On est d’accord sur ses objectifs mais indirectem­ent ou directemen­t on va créer 3 à 4 Mds de surcoût pour les entreprise­s françaises. Il ne faut pas que ce soit un vase communican­t et qu’à la fin, on ne gagne rien en termes de compétitiv­ité. C’est ce à quoi il nous faudra veiller. »

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